Tunisie – Crise politique étouffante : A qui profite le crime ?

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Le pays a sombré, depuis quelques semaines, dans les affres d’une crise politique étouffante et sans précédant, qui menace les assises même de l’Etat. Les tunisiens ne savent, en effet, plus où donner de la tête. Çà chauffe à l’ARP, çà chauffe à La Kasbah, çà brule entre le Bardo et Carthage… Rien ne va plus ! Et le plus beau c’est qu’il est évident que certaines parties sont en train de jouir de cette situation, et s’escriment, même, à attiser le feu et à faire monter les enchères, comme si elles étaient inconscientes des risques qui guettent le pays.

Ce qui est en train de se passer sur la scène politique tunisienne est, tout simplement, un crime. Un crime à l’égard du tunisien appauvri, affamé, angoissé, paniqué, qui a eu, un jour, le tort d’élire cette pseudo classe politique.

Et comme pour chaque crime, il suffit de reprendre la bonne vieille formule de « à qui profite le crime », pour savoir de façon quasi certaine, ceux qui sont derrière les faits.

Et si on y regarde de plus près, on ne peut pas ne pas remarquer qui est en train de tirer les ficelles de tout ce manège. Qui est en train de vouloir dépasser les prérogatives du chef de l’Etat pour imposer une certaine ligne diplomatique au pays… Qui a, à cause de çà, envenimé les relations entre Le Bardo et Carthage… Qui a sauté sur l’opportunité du dossier de conflit d’intérêt impliquant le chef du gouvernement, en ce moment précis, alors que tout porte à croire qu’il était au courant des faits, bien avant… Qui a attendu l’échéance des six mois imposés par la constitution, pour se lancer dans une procédure de censure envers le chef du gouvernement qu’il n’a jamais pu accepter… Qui menace de faire tomber le gouvernement, et qui veut en exclure les ministres de la gauche… Qui veut imposer des ministres relevant de blocs qui lui sont fidèles… Qui va, maintenant, mener la bataille du racket, en utilisant le dossier en question comme moyen de chantage… Et, surtout, qui est en train de mener le pays vers l’inconnu d’une période de vide exécutif, en attendant les habituels et éternels pourparlers pour une éventuelle constitution d’un nouveau gouvernement.

Et une fois la partie qui est derrière tout çà identifiée, il suffirait de connaitre ses mobiles. Mais il ne faudrait pas aller très loin dans les recherches et les spéculations, car les mobiles sont trop évidents pour qu’on espère qu’ils passent inaperçus.

Car, le comble de l’histoire, c’est quand on sait que cette partie est en train de saper tout le pays, et toutes ses institutions, non pas par conviction politique, ou religieuse, ou encore moins, pour une éventuelle appartenance à un axe géostratégique… Cette partie est, tout simplement, en train de mettre le pays à feu et à sang, juste pour reculer une sacrée échéance d’un simple petit congrès national d’un parti !

Et, d’ailleurs, certains « clans » de cette partie ont compris le jeu et son but, et ils sont en train de le signifier et de le condamner… Il suffirait de voir le résultat du vote de la réunion du conseil de la Choura, d’aujourd’hui, pour comprendre qu’il y a de l’eau dans le gaz, à l’intérieur du temple bleu de Montplaisir, et qu’il y a de plus en plus de « dissidents » qui manifestent de façon de plus en plus véhémente leur opposition à cette politique totalitariste de la direction de leur parti, et appellent, quelque soit le motif invoqué, à ne pas reporter ce sacré congrès, à cause duquel tout le pays est en train de subir tout çà. Car il faut imaginer que tout ceci ne serait que de la simple diversion, pour donner au conseil de la choura un autre sujet de discussion, soi-disant plus important et plus urgent, que celui de la préparation du congrès du parti !

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Publié par
Ramsis