Société

Tunisie – Des déclarations du ministre de l’éducation qui risquent de lui retomber sur la tête

Tunisie – Des déclarations du ministre de l’éducation qui risquent de lui retomber sur la tête

Le ministre de l’éducation Fathi Sellaouti a réagi, hier, à l’agression sauvage, ou plutôt, à la tentative de meurtre d’un enseignant au lycée Ibn Rachik d’Ezzahra. Et il aurait, apparemment, lieux fait de s’abstenir de toute réaction.

Car sa déclaration a été, pour le moins qu’on puisse dire, contre courant, puisqu’alors que toute la nation condamnait l’élève assassin et prenait partie avec sa victime, le professeur agressé au sein de sa salle de classe, et alors que tout le monde, les enseignants en premier, ne trouvaient pas de mots assez rudes pour qualifier le geste immonde de cet assassin en herbe, le ministre n’a rien trouvé de mieux que de chercher des excuses à cet énergumène, allant jusqu’à le qualifier de victime.

Il l’a dépeint comme une victime du système, oubliant qu’il est, sinon le premier, l’un des principaux responsables de ce système. Et il a essayé de lui trouver une excuse en supposant qu’il devait être sous l’effet d’une quelconque drogue, alors qu’il est, en principe, le premier responsable des établissements scolaires où il est, à son avis, normal qu’on consomme des drogues et qu’on se balade avec des couteaux et des couperets.

Cette déclaration qui laisse supposer une prise de position avec un criminel, face à ses administrés, les enseignants, ne présage rien de bon, pour la suite, puisque le premier responsable du département, qui devra être appelé à trouver une solution à cette situation désastreuse de l’école tunisienne, a l’air d’avoir une approche bien particulière du problème, et qui est celle de banaliser et de trouver des explications au crime et aux dépassements de tous genres.

Et, par ailleurs, de par son timing, cette déclaration est, pour le moins, mal placée, puisqu’une fois leur chagrin apaisé, les enseignants ne risquent pas de lui pardonner d’avoir pris parti avec leur bourreau, et ce, après avoir commis la grande erreur de négliger leur sécurité et contribué à mettre leur vie en danger. Alors qu’ils attendaient de lui une solidarité totale et exemplaire, et qu’ils attendaient de lui une réaction toute autre.

En bref, et après avoir raté sa rentrée, comme il l’a, lui-même, reconnu, le ministre de l’éducation semble être en train de tout faire pour faire rater l’année scolaire, en se mettant sur le dos les enseignants, au moment même, où on commençait à espérer une reprise normale du rythme des cours après une année perdue à cause du covid !

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