Le ministre de l’agriculture a défrayé la chronique, courant de la semaine écoulée en insistant pour dire que l’eau courante distribuée par la SONEDE est potable et ne comporte aucun polluant, ni chimique ni organique.
Mr le ministre a, à cet effet, démenti le rapport publié quelques jours auparavant, par un haut responsable des Nations Unies, qui a accroché l’eau distribuée par la SONEDE, assurant qu’elle comporte plusieurs polluants au-delà des normes permises. Le rapport dit, aussi, qu’il y a des stigmates de la pollution de l’eau courante par les eaux usées.
Ce qui a poussé le ministre de l’agriculture à sortir pour faire la plaidoirie de son produit. Et mal lui en a pris. Car, pour défendre sa cause, il n’a rien trouvé de mieux que de prendre pur preuve les analyses chimiques et bactériologiques de l’eau de la SONEDE, qui assurent qu’elle est potable et sûre. Il n’a, même, pas hésité à dire que ces analyses sont pratiquées par la SONEDE elle-même dans ses propres laboratoires. Affirmant de la sorte que la SONEDE est, dans cette affaire d’analyses, juge et partie en même temps.
Or ce que Mr le ministre ne dit pas, c’est que, certainement, chez lui, comme dans tous les foyers tunisiens, l’eau du robinet est nauséabonde, et souvent de couleur trouble, ce qui a poussé les consommateurs à restreindre son usage au lavage de la lessive ou de la vaisselle. Donc, on a, jusqu’à ici, infirmé les deux premiers caractères d’une eau potable, à savoir qu’elle est inodore et incolore.
Donc, ce que Mr le ministre devrait savoir, c’est que les tunisiens n’ont pas attendu ses déclarations et ses analyses. Ils ont trouvé leur eau nauséabonde trouble et avec un goût désagréable. Et ils en sont arrivés à la conclusion que cette eau est non potable.
Et ces constats sont généraux. Ils ne concernent pas un seul quartier ou une seule ville. Ils sont relevés dans toutes les régions du pays.
Donc, non, Mr le ministre, on ne pourrait pas démentir 12 millions de personnes et croire sur parole les agents de la SONEDE. Et, non, Mr le ministre, votre eau n’est, certainement pas irréprochable !
Et le fait de vouloir défendre le diable, on risque de jeter le discrédit sur tout le gouvernement et l’Etat en général !
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