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Tunisie – Diplomatie et soutien international : Ennahdha est en train de l’emporter… Kaïs Saïed doit se dépêcher de réagir!

Tunisie – Diplomatie et soutien international : Ennahdha est en train de l’emporter… Kaïs Saïed doit se dépêcher de réagir!

Les responsables internationaux et les représentants des chancelleries étrangères basées à Tunis sont unanimes. Après l’euphorie du début, Kaïs Saïed est en train de perdre du terrain. Du moins à l’échelle internationale.

Le monde entier a vu et a compris le message des tunisiens le 25 juillet au soir. Mais, depuis, le silence radio adopté par Carthage devient gênant. Il devient gênant pour les potentiels soutiens de la Tunisie à l’étranger. Tout compréhensifs qu’ils sont, les gouvernements des pays frères et amis n’en sont pas moins soumis à une énorme pression de la part de leur société civile, et les organisations onusiennes, notamment, celles concernées par les droits de l’homme. Tout ce beau monde n’est pas tant influencé par une liesse passagère d’une tranche de la population d’un pays, que par le respect de ses dirigeants, des règles basiques de la démocratie et des droits fondamentaux. Et pour ces parties étrangères, le raisonnement est simple : Un pays sans institutions élues ne saurait prétendre être une démocratie. Et d’un autre côté, il est inconcevable pour eux que leurs pays aident un pays où on ne reconnait pas la démocratie… Donc, ce qui veut dire, en résumé, c’est qu’à ce rythme, la Tunisie va se trouver isolée du monde et, surtout, privée des aides et du soutien internationaux. Alors, même, qu’elle est en pleine crise économique et sanitaire, donc, totalement tributaire de ces aides.

On comprend, donc, mieux, l’importance des enjeux de cette étape, où il s’agit de fédérer les soutiens politiques étrangers. Et, pour le moment, c’est Ennahdha qui semble avoir mieux compris l’enjeu, et elle est en train de faire jouer son lobbying pour faire pressions sur les gouvernements étrangers en se positionnant dans le rôle de victime, mais, aussi dans celui de gardien et de garant de la démocratie. En face, le palais de Carthage garde un silence assourdissant. Un silence qui ne peut que faire naître un scepticisme chez les partenaires qui ne peuvent qu’émettre leurs craintes quant à un possible dérapage vers le totalitarisme.

Pourtant, les places internationale ont, au début, si bien compris le signal des tunisiens, et comprennent la délicatesse de la situation, et ne demandent pas des actions immédiates. Elles demandent, juste, des garanties sur la suite des évènements, et un agenda, avec une visibilité claire sur le retour à la « normalité » symbolisée par le retour à l’activité du parlement élu. Un agenda avec des dates précises des actions qu’on prévoit!

Malheureusement, du côté de Carthage on n’a pas l’air de mesurer l’importance du moment, et, surtout, l’importance de la communication claire et rassurante. Ils ne semblent pas se rendre compte que leur silence est en train de laisser la place à beaucoup d’interprétations, qui sont, bien entendu, mises à profit par les vieux loups de la politique que sont les islamistes de tous bords.

C’est ce qui fait que les opinions à l’internationale sont en train de déserter, peu à peu, le camp de Kaïs Saïed, et d’avoir plus tendance à le presser de répondre à leurs appréhensions !

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