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Tunisie – Discours d’Elyes Fakhfakh : La phrase qui pourrait lui coûter très cher

Tunisie – Discours d’Elyes Fakhfakh : La phrase qui pourrait lui coûter très cher

Pour une fois, Elyes Fakhfakh, chef du gouvernement, a presque totalement raté sa sortie médiatique, hier soir.

On ne saurait dire pourquoi, mais il a, à cette occasion, perdu son assurance et son aplomb habituels. Il a accumulé les tirades qu’il ne devait pas se permettre de prononcer, spécialement dans ces conditions de crise. Ne savait-il pas que les citoyens attendaient de lui autre chose que son discours alarmiste et ces propos désastreux ? Il est vrai qu’il se devait de ne pas mentir aux citoyens, mais il aurait, peut-être mieux valu qu’il attende encore un peu, pour étaler devant les tunisiens la vérité toute nue. Il est aussi vrai qu’il voulait tenir un discours de rupture avec les politiques de ses prédécesseurs et annoncer de nouvelles décisions qu’il voulait audacieuses. Mais il a oublié que les tunisiens n’allaient pas les apprécier à leur juste valeurs. Des gens qui ne sont pas encore sortis de la crise qui les étouffe auraient voulu entendre un tout autre discours que les propos alarmistes tenus par le chef du gouvernement.

Dans ce cumul de propos plus ou moins déplacés, la phrase qu’Elyes Fakhfakh n’aurait peut-être pas dû prononcer est celle ayant trait à l’éventualité de recourir à des coupes dans les salaires des fonctionnaires et les pensions des retraités. Cette option a fait déborder le vase de la compréhension et de la patience des tunisiens, qui ne comprennent pas que l’Etat en a toujours derrière leur bourse et  ne pense qu’à les plumer encore et encore.

Les retraités, surtout, sont scandalisés par ces propos et ont fait savoir qu’il n’est du droit de personne de toucher à leur pension. Puisque cette pension n’appartient à personne et n’est pas un don ou une aumône de quiconque, surtout pas du gouvernement. Ils entendent rappeler à tout le monde que cette allocation est leur argent, qu’ils ont avancé auparavant à l’Etat et qu’ils entendent bien récupérer.

Ce qui a choqué le plus les tunisiens, dans ce discours c’est que le gouvernement persiste à vouloir dépouiller les citoyens lambda du peu qu’ils ont et n’a jamais cherché à récupérer l’argent où il se trouve. C’est-à-dire chez les contrebandiers, les trafiquants de tous genre, les hommes d’affaires qui s’adonnent à l’évasion fiscale, les spéculateurs, et ce qu’ils estiment comme de l’argent jeté par la fenêtre, qui sert à accorder des avantages inimaginables aux hauts cadres de l’Etat, les membres du gouvernement en premier, de même que les salaires des nombreux conseillers et membres du gouvernement qui sont grassement payés à ne rien faire.

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