Gabés vit depuis quelques semaines le pire épisode de son histoire. En effet, la région et ses villes se sont littéralement transformées en autant de foyers actifs de l’épidémie de la Covid. L’Etat n’arrive, de toute évidence pas, à gérer cette flambée épidémique qui s’étend chaque jour un peu plus, au grand désespoir et désarroi des citoyens.
La région s’est muée en un exemple vivant, voire caricatural, d’un Etat absent et dépassé à tous les niveaux. En effet, le gouvernorat de Gabés,malgré la conjoncture demeure sans directeur régional de la santé, depuis des mois, depuis la démission du dernier directeur quelques jours après avoir été désigné par Abdellatif Mekki. Qui dit absence de directeur régional de la santé, dit absence d’interlocuteur des autorités centrales et absence de représentant du ministère de la Santé dans les conseils régionaux, absence tout simplement, du principal pivot qui est appelé à coordonner toute l’action sanitaire et à veiller à la mise en œuvre de la stratégie nationale, surtout dans une telle situation de crise.
En l’absence de ce pilier, la situation ne peut que se détériorer et s’aggraver. Le dernier épisode survenu, hier à l’hôpital de Gabés, ne peut que confirmer ces appréhensions. En effet, on en est arrivé à voir un enfant d’un an mourir à défaut de prise en charge par une équipe médicale qui a refusé de lui prodiguer les soins à cause d’une simple suspicion d’infection par le Coronavirus et qu’aucun établissement hospitalier adapté n’en a voulu. C’est dans de telles circonstances qu’on se rend compte du rôle primordial et central d’un directeur régional qui peut imposer ses décisions et transmettre ses préoccupations au niveau central pour y trouver du soutien les solutions adéquates, en communiquant par exemple, avec ses homologues des régions voisines.
Ala place, on est en face d’une région entière livrée à son sort devant l’ogre de l’épidémie où n’importe qui fait n’importe quoi, ou refuse de faire quoi que ce soit, au péril de la vie des gens, en l’absence d’un représentant du ministère de la Santé.
Si on considère que le personnel soignant à Gabés est devenu frileux à l’idée de s’occuper des malades infectés par le Coronavirus, il y a à craindre que la situation dans la région n’en soit qu’au début du désastre.
Il n’y a aucune réaction de la part du ministère de la Santé pour remédier à l’erreur d’Abdellatif Mekki qui a éjecté un directeur régional qui faisait face et qui s’acquittait de son travail comme il le fallait, pour le remplacer par un individu qui n’a pas eu le courage d’affronter la maladie et a préféré se dérober à son devoir.
Quand le ministère va-t-il se réveiller de sa torpeur et désigner quelqu’un à la direction régionale de Gabés pour qu’il puisse prendre les choses en mains et mettre un terme à ce laisser-aller ? Jusqu’à quand Kaïs Saïed va-t-il combler les lacunes des autres en mobilisant la direction de la Santé militaire, pour faire le travail d’un ministère de la Santé, absent?
Laissez un commentaire