En convoquant, autour de sa table, le chef du gouvernement chargé, Habib Jemli et les responsables des quatre partis appelés à former le prochain gouvernement, le président de la République, Kaïs Saïed était mû par une réelle volonté d’aider à débloquer la situation et de contribuer à une issue de crise, pour répondre aux attentes et aux appréhensions des tunisiens.
Il n’avait pas compris que ce blocage était voulu par Ennahdha. Ou, alors, il le savait et voulait mettre tout le monde devant ses responsabilités et dévoiler ainsi devant les tunisiens les réalités des manigances de toutes les parties.
Toujours est-il que Kaïs Saïed savait que le blocage était dû aux craintes et au manque de confiance de la part du Courant Démocratique et du Mouvement du Peuple, en les paroles des islamistes, et surtout, par rapport avec ses engagements de mettre les services du contrôle de l’Etat sous la tutelle du ministère de la Réforme Administrative, et ceux de la police judiciaire, à la disposition du ministère de la Justice. Ce qui était exigé par les partis du bloc Démocratique, qui sentaient bien, que les promesses d’Ennahdha dans ce sens allaient rester sans suite, comme ce fut le cas en 2012.
Le projet de Kaïs Saïed était d’aider à lever ce blocage, en se portant garant de la mise en œuvre de ces promesses, dans un délai de trois mois.
Mais à sa grande surprise et déception, le Cheikh Rached Ghannouchi a mis un point final à cette initiative et à la réunion, en annonçant que le temps des compromis et des négociations était achevé. Ce qui a poussé Kaïs Saïed à lever sur le champ la réunion.
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