La guerre des prérogatives bat son plein en Tunisie. Les trois présidents s’arrachent les prérogatives, mais surtout, les éventuels et hypothétiques, mérites de ces prérogatives.
En effet, en ces temps de disette, celui qui réussit à ramener un dollar, et celui qui réussit à ramener une fiole de vaccin, ou une vague promesse d’investissement, aura accompli un exploit, voire, même, un miracle, qui pourrait peser lourd dans la balance des réalisations et, surtout, influencer les choix électoraux, si jamais ils étaient capables de changer la donne.
Cette guerre fait, donc, de plus en plus rage, entre ceux qui veulent s’affirmer, ceux qui veulent démentir les accusations d’incompétence, et ceux qui veulent faire oublier qu’ils sont la principale cause des malheurs du pays.
Et dans cette guerre, c’est « chacun pour soi » ! Les enjeux sont tellement importants, qu’il n’y a plus d’alliance qui tienne !
La preuve… Bien que tout le monde sache que le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, jouit du soutien des islamistes et de leurs satellites, dès qu’il s’agit de possibles bénéfices, il n’est plus question de laisser en profiter les autres.
Dernièrement, le Cheikh est allé incognito, au Qatar. Et on a cru savoir qu’il n’a pas eu de contacts particuliers avec les dirigeants de l’Emirat. Et, maintenant que le chef du gouvernement y est allé en visite officielle, la garde rapprochée du Cheikh a été mandatée en urgence pour sortir aux médias pour lui couper l’herbe sous les pieds, avant, même, que cette herbe ne germe de sous la terre. Ainsi, ses conseillers et autres parents, n’ont pas cessé de répéter que Mechichi a été envoyé au Qatar par le Cheikh, pour finaliser les accords qu’il y avait conclu, lors de sa visite éclair ! Il ne s’agit, surtout, pas que Mechichi puisse s’approprier le moindre mérite de ce qu’il pourrait ramener comme acquis. Surtout que, du côté de Carthage, Kaïs Saïed n’a pas l’intention de se laisser distancier, comme il l’a laissé entrevoir, dernièrement, quand il a convoqué Mechichi pour qu’il lui fasse le rapport a de sa visite, supposée réussie en Libye, et quand ses conseillers ont assuré qu’il recevait le président du conseil présidentiel libyen pour, justement, finaliser les accords atteints lors de la dernière visite de Mechichi. Il faut croire que Saïed a, bien, l’intention de s’approprier sa part du mérite que pourrait ramener cette visite.
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