Depuis des mois, déjà, le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, faisait face à un mouvement montant de contestation, au sein même de son parti. Ils étaient devenus de plus en plus nombreux à contester son intention de se maintenir à la présidence du parti, malgré l’interdit du règlement interne qui limite la présidence à deux sessions consécutives. Sa tentative, il y a un certain moment, de forcer la décision et d’obtenir une modification de l’article qui dicte cette limitation, a déclenché un réel vent de révolte dans les rangs d’Ennahdha. Par la suite, fidèle à sa tradition de tout laisser traîner et d’essayer d’avoir ses ennemis à l’usure, Ghannouchi à tout fait pour reporter encore et encore, le congrès du parti, en attendant de reprendre l’aval sur ses détracteurs.
Mais après ses « mésaventures » au niveau de la présidence de l’ARP, et après, surtout, le revers qu’il a reçu, de la part du président de la République, le 25 juillet dernier, et malgré ses multiples tentatives de se maintenir, en prônant l’union sacrée des partisans d’Ennahdha autour de leur direction, il semble qu’il a, finalement, compris qu’il n’y avait plus rien à faire.
Les partisans le tiennent, en effet, pour responsable de tout ce qui est arrivé à leur parti, et du fait qu’ils se retrouvent, encore une fois, obligés de s’écarter, devant la colère populaire, à cause de ses frasques et de celles de son président du conseil de la Choura qui, à l’occasion d’un discours qu’il a voulu enflammé devant les demandeurs de dédommagements, à La Kasbah, a fini par mettre le feu à son parti, et à la patience des tunisiens.
Ayant compris que son temps est révolu, Ghannouchi aurait déclaré, dernièrement à son entourage qu’il n’allait pas demander de modification du règlement interne du parti, et que, par voie de conséquence, il n’allait plus se présenter pour un nouveau mandat à la présidence du parti.
Mais, attention, cette décision et ce retrait pourraient être une tentative de donner une autre chance à son parti, en faisant semblant de se mettre à l’écart, et laisser aux autres l’opportunité de faire croire aux tunisiens que le temps de Ghannouchi est révolu et qu’Ennahdha allait faire peau neuve, et se restructurer en corrigeant ses erreurs !
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