Les islamistes d’Ennahdha, avec leur souci de paraitre dans l’habit de parti civil, ne pouvaient pas, abandonner complètement leurs anciens démons, leurs anciennes pratiques et leurs anciens dogmes. Il leur fallait des satellites pour faire diversion. Des formations créées sous d’autres nominations, mais faisant, en réalité, partie intégrante de la nébuleuse islamiste et chargées de faire les besognes qu’Ennahdha ne pouvait plus se permettre de faire au grand jour, au risque de faire la preuve qu’elle n’a nullement changé de pratiques et de pensée, et que sa mutation vers un parti civil n’était guère que des discours sans fondements.
C’est dans ce cadre que certains enfants terribles d’Ennahdha ont été regroupés et organisés sous la nomination de coalition Al Karama. Ils ont été investis de la mission de s’acquitter des corvées qu’Ennahdha ne peut plus se permettre de faire, comme les agitateurs sous tous les toits, les propositions qui tiennent à cœur à Ennadhah mais qu’elle ne peut, désormais, plus se permettre de révéler, les confrontations ouvertes avec les adversaires politiques, les discours haineux envers tout ce qui bouge…
Ce faisant, Ennahdha espérait, probablement, récupérer la sympathie de ses nombreux partisans qui ont pris leurs distances par rapport à elle, jugeant qu’elle a trop dévié de ses idéaux classiques délaissé son « devoir de défendre l’Islam ».
Mais ce qu’Ennahdha n’avait pas prévu, c’était de devoir, sous les pressions aussi bien internes qu’étrangères, se dresser contre les actions entreprises par la coalition Al Karama. Car, en étant obligée de contrecarrer les idées extravagantes de ses enfants terribles, Ennahdha aura non seulement échoué à récupérer son électorat, comme elle le projetait, mais plus grave encore, elle a fini par perdre des partisans en grand nombre, au profit de la formation de Seifeddine Makhlouf.
Ce dernier a, en effet, eu l’agréable surprise de constater qu’il était, mine de rien, en train de récupérer une bonne portion des nahdhaoui, notamment, ceux qui sont mécontents de la supposée métamorphose d’Ennahdha qui prétend être devenue un parti civil.
Au final, avec deux ou trois autres actions comme celle entreprise par la coalition à l’ARP, il y a quelques jours, Al Karama pourra se trouver dotée d’un imposant réservoir électoral grignoté dans celui de ses parrains d’Ennahdha, au grand dam de cette dernière.
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