Le lendemain du 25 juillet 2021, les partisans et, surtout, dirigeants, d’Ennahdha, ainsi que leurs parechocs et autres alliés, ont fait profil bas et ont, carrément, essayé de se faire oublier. Il faut dire que, tel que çà se présentait, ils avaient de quoi avoir peur. Et les vieux démons des cachots et de la prison ont vite fait de leur remonter à la tête, alors qu’ils croyaient avoir dépassé ce chapitre pour de bon.
C’est pour cette raison qu’Enanhdha et, principalement, la coalition Al Karama, ont évité de se mettre en évidence, et ont préféré se payer des prête-noms, comme Jawhar Ben Mbarek et Cie. Dont ils ont conduit l’organisation en un front national. Ils ont pu, grâce à ce stratagème, organiser l’opposition à Kaïs Saïed, comme ils ont, toujours, aimé fonctionner. C’est-à-dire, derrière un rideau. Ils ont, ainsi, organisé des manifestations et des sit-ins. Ils ont alerté les instances internationales, ils ont fait bouger leurs connaissances à l’étranger… Mais ils avaient, toujours, peur de devoir payer pour ce qu’ils ont occasionné au pays.
Mais, plus le temps avançait, plus ils reprenaient confiance en eux. D’autant plus que leur mainmise sur l’appareil judiciaire semble avoir été fructueuse. Car tous les procès qu’a intenté le pouvoir contre eux sont restés lettre morte.
Se sentant invulnérables, et bien appuyés par leurs alliés à l’intérieur comme à l’étranger, et voyant que le pouvoir ne pouvait, finalement, pas les inquiéter, ils ont commencé à prendre du poil de la bête. Et ils ont commencé à pointer le bout de leur nez, aussi bien sur les réseaux sociaux, que sur certains médias, et, grâces à leurs « agents » à l’étranger, dans les instances internationales.
Et comme il ne leur est, toujours, rien arrivé de méchant, voilà qu’ils se sont sentis capables de déployer au grand jour, leurs ailes, et, du coup, ils ont commencé à penser qu’ils n’avaient plus besoin de leurs prête-noms. D’autant plus qu’à force de s’époumoner un peu partout, ces prête-noms, pouvaient devenir assez « gênants » en prenant un certain poids qu’ils n’espéraient pas. D’ailleurs, les dirigeants d’Ennahdha semblent avoir retenu la leçon, et ils commencent à le dire tout haut. Ils ne veulent plus booster quelqu’un quelle qu’en soit la cause, de peur qu’il ne se retourne contre eux, comme l’a fait, selon leurs dires, Kaïs Saïed, après qu’ils l’aient aidé à battre Nabil Karoui.
Donc, maintenant, on comprend mieux les campagnes menées par « on ne sait qui », depuis quelques jours, contre Ahmed Nejib Chebbi, et surtout, Jawhar Ben Mbarek.
Tout le monde s’attendait à ce revirement, à part les premiers concernés, apparemment, car tout le monde a appris qu’on ne compose pas avec les islamistes d’Enanhdha sans y laisser toutes ses plumes !
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