Ennahdha va-t-elle constituer un danger pour la démocratie dans le pays ? Cela semble, du moins, être l’avis d’un de ses leaders, en l’occurrence, Abdelhamid Jelassi qui l’a déclaré hier sur un plateau TV.
Jelassi a, en effet, assuré que si Ennahdha change son règlement interne dans le sens d’autoriser à Rached Ghannouchi de rempiler pour un troisième mandat successif, cela représenterait un grand danger pour la démocratie dans le pays. Dans la mesure où si le parti fait cette concession, à son niveau, il n’est pas exclu qu’une fois au pouvoir, il procède au changement de la Constitution, pour revenir à une forme de dictature.
Abdelhamid Jelassi n’est pas le seul Nahdhaoui à penser de la sorte et à appréhender cette éventualité, car il sait pertinemment ce qui se trame dans les coulisses du parti.
Ghannouchi serait, en effet, en train de mener campagne pour obtenir gain de cause et de se présenter pour un troisième mandat à la tête de ce qu’il considère comme son bien personnel, sa création. La dernière réunion du bureau exécutif du parti laisse, justement, entrevoir que Ghannouchi est en train de s’entêter à opérer un passage en force, en appelant à changer le règlement interne du parti, quitte à afficher devant tout le monde le respect qu’il prête aux règlements et aux textes, y compris, probablement, la Constitution.
Le bureau exécutif aurait, à ce qu’il parait, décrété que le congrès jouit d’une autonomie totale et peut décider ce qu’il veut, y compris la modification du règlement interne. Ce qui laisse entendre que le Cheikh s’est, certainement, déjà assuré de l’adhésion d’une majorité de congressistes à son projet de poursuivre à la tête du parti.
Mais la bataille s’annonce rude, entre ses partisans et ses détracteurs qui n’ont pas hésité à monter au créneau, en lui adressant une lettre ouverte, lui demandant, de façon publique, de plier bagages et de laisser la place à qui de droit !
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