Société

Tunisie – Entre risque de choléra et poisson pourri, les sfaxiens ne savent plus quoi faire !

Partager

Cela fait huit jours que la ministre de l’environnement s’est rendue à Sfax, dans une visite dont les locaux attendaient beaucoup. Ils étaient sûrs que la nouvelle équipe choisie par Kaïs Saïed et qui se promettait de remettre le pays dans le droit chemin, et de regagner la confiance du citoyen laminée par dix ans de misère et d’incompétence des dirigeants, allait trouver et imposer une solution rapide et efficace au problème aigu que vivait Sfax, depuis plusieurs semaines.

Mais, à leur grande surprise, la ministre leur a assuré qu’elle n’était pas venue pour trouver une solution immédiate, mais pour leur dire que c’était à eux de le faire, tous seuls, comme des grands. Ils ont bien essayé de lui souffler quelques pistes de solutions, comme la désignation de plusieurs points de collecte des ordures en dehors des zones urbaines, à titre provisoire. Mais rien, ni aucun suivi n’a été assuré, depuis.

En désespoir de cause, la municipalité de Sfax est en train d’essayer de trouver une solution au niveau local. Mais les élus butent, à chaque fois contre l’entêtement des citoyens qui refusent toute présence de décharges dans leur environnement. Les élus savent bien qu’à leur niveau, ils n’ont pas les moyens d’imposer à la population les solutions qu’ils jugent utiles. Mais que faire dans un gouvernorat sans gouverneur, qui pourrait forcer la décision, et un premier délégué qui préfère, apparemment, rester en retrait, de peur, peut-être, de connaitre le même sort que le gouverneur qui a été limogé ?

Au cours de la réunion du conseil municipal, la responsable de l’hygiène a réitéré ses craintes et à, de nouveau, tiré la sonnette d’alarme, pour les risques épidémiques qui se précisent chaque jour un peu plus, et en premier, celui d’un foyer de choléra. Mais ces risques n’ont pas réussi à attirer l’attention de la ministre et de ses cadres, qui persistent à vouloir prendre leur temps pour trouver une solution à long terme, et ne semblent pas s’inquiéter de l’urgence de la situation.

A tous ces risques de maladies liées aux tas d’ordures qui s’entassent dans la ville, est venue, aujourd’hui, s’ajouter un nouveau risque, qui est celui du poisson pourri, des suites du déversement des ordures stockées près du port, directement, dans la mer. Ce qui a affecté, selon les pêcheurs, la qualité de l’eau de mer, et a entrainé des maladies graves chez les poissons. Des maladies qui pourraient être transmises à l’homme qui en consommerait.

Effrayés, acculés, terrorisés, les sfaxiens ne savent plus à quel saint se vouer. Certains d’entre eux attendent avec beaucoup d’espoir la journée de demain. Car demain c’est le jeudi. Et le jeudi, c’est la journée du conseil des ministres. Et il semble qu’en dehors du président Kaïs Saïed, il n’y a pas grand monde qui soit motivé par la situation désastreuse de Sfax. Et les sfaxiens attendent de la part de leur président, qu’il aborde le sujet de leur calvaire, encore une fois, lors du conseil des ministres, et qu’il arrive à imposer qu’on lui trouve une solution immédiate !


Laissez un commentaire