Economie

Tunisie : Environ 1600 voitures administratives acquises par an…l’Etat peut-il supporter ce fardeau ?

Tunisie : Environ 1600 voitures administratives acquises par an…l’Etat peut-il supporter ce fardeau ?

La présidence du gouvernement a pris hier mardi 31 mars écoulé, la décision de suspendre l’octroi des bons de carburant aux ministres, aux Secrétaires d’Etat et aux cadres ayant des privilèges d’un membre du gouvernement, durant la période de confinement général ainsi que les agents publics, bénéficiant de ces bons, à l’exception de ceux qui sont autorisés à rejoindre leurs lieux de travail.

Officiellement, la décision s’inscrit dans le cadre de l’effort national de mobiliser les moyens pour la lutte contre le coronavirus. Par ailleurs, il est évident qu’elle s’explique tout simplement par le fait qu’on peut pas distribuer les bons de carburant à une bonne majorité de fonctionnaires qui sont censés être, durant cette période, chez eux.

Néanmoins, cette question de doter des dizaines de milliers des fonctionnaires de voitures utilisées dans des besoins tant professionnels que personnels tout en garantissant l’assurance, la maintenance et l’approvisionnement en carburants et autres consommables n’a cessé de soulever des polémiques sur la finalité effective de l’octroi de ces avantages consacrant, en effet, un train de vie hautement luxueux pour l’administration dont les frais de fonctionnement se sont élevés durant l’année 2019, d’après les données du ministère des finances, à 1607 millions de dinars (MD).

Notons aussi que cette question de gestion du parc auto des fonctionnaires a été évoquée, d’une manière détaillée, au 31ème rapport de la Cour des comptes, publié fin décembre 2018.

Le rapport a indiqué qu’une opération de suivi de voitures administratives a montré une surconsommation de carburants qui peut atteindre jusqu’à 25%. Il a stipulé, sur un autre plan, qu’en 2016, le parc des voitures administratives comptait 37.710, avec une moyenne de 1.628 voitures supplémentaires acquises annuellement à partir de 2009.

Le Haut comité de contrôle administratif et financier (HCCAF), a évoqué, à son niveau,  au niveau de son 25e rapport annuel présenté au mois de juin 2019, plusieurs fautes et défaillances concernant la gestion des parcs automobiles du secteur public. Ceci se rapporte, essentiellement, selon le rapport, à l’élaboration de l’inventaire des  parcs existants, la gestion du carburant, l’affectation des véhicules, les procédures d’assurance et de réassurance, l’entretien et la gestion des achats des véhicules.

Par ailleurs, l’expert auprès l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) coopérant avec le HCCAF, Mohamed Amr, a insisté sur la lourdeur des dépenses allouées chaque année pour les voitures administratives.

Il est certain que la décision du gouvernement pour mettre de l’ordre dans cette question d’exploitation abusive d’un parc immense de voitures exploitées par l’effectif pléthorique des fonctionnaires dont les salaires ont atteint durant l’année dernière 16167 MD, va atténuer même légèrement le déficit budgétaire et limiter les abus pourvu qu’elle soit suivie après le confinement, par d’autres mesures durables et efficientes.

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