6ème partie : LETTRE OUVERTE AUX PERSONNELS INFIRMIERS EN CETTE JOURNEE MONDIALE DE LA SANTE
Auteure : Donia Remili : Docteure et chercheure en psychologie à Université de Tunis et à inetop- cnam. Paris. Enseignante à l’ISSIT et membre actif de la société civile (psychologues du monde, Tunisie)
On ne peut pas laisser passer le 7 avril, qui correspond à la commémoration de la journée mondiale de la santé, sans avoir une pensée à ces soldats en blanc, qui se battent sur tous les fronts, en essayant de faire face à cette pandémie. C’est, donc, à vous, mes chers amis, collègues et disciples que je m’adresse, en cette journée, pour vous dire mon admiration pour le travail colossal que vous êtes en train d’abattre. Tout le monde sait que vous n’avez pas été préparés à gérer une situation d’une telle envergure et pourtant, vous-vous en sortez à merveille, avec le brio et le professionnalisme dont vous êtes les seuls à pouvoir faire preuve.
C’est, donc, avec beaucoup de fierté que je vous regarde évoluer, dans le courage et l’abnégation que vous affichez. Une fierté d’avoir travaillé avec vous, pour aider à forger cette image valorisante qui vous met en évidence et vous dresse sur un piédestal.
Mes amis, mes disciples, je ne saurais, en cette circonstance, vous demander de donner le mieux de vous-mêmes, pour prodiguer les soins à vos malades, car je suis persuadée que vous êtes, déjà, en train de tout donner. Mais je me permettrai, tout de même, de vous rappeler que votre rôle ne se limite pas aux soins techniques, surtout, en face de cette situation plus qu’angoissante. Je vous invite à vous rappeler la dimension psychologique et humaine de votre travail. Dimension sur laquelle nous avons tant travaillé ensemble.
Il en va, en effet, de votre bien-être et de celui de vos patients, de ne pas vous laisser emporter par le feu de l’action et d’oublier de faire attention à votre moral. Prenez, donc, le temps de prendre soin de vous et de vous soutenir les uns les autres. Rappelez-vous, que votre salut passe, obligatoirement, par votre union. Sachez être, comme vous l’avez appris, solidaires et soutenez-vous mutuellement. Ne perdez pas de vue vos collègues qui pourraient souffrir en silence et qu’il est de votre devoir de réconforter. Rappelez-vous que ce n’est qu’ensemble que vous saurez surmonter ces situations traumatisantes. Dites-vous bien, que vous sortirez de cette expérience, hors norme, plus forts que vous l’avez jamais été.
Mes amis, je n’ai, certainement pas besoin de vous rappeler de donner toute l’importance de la relation d’aide que vous devez établir avec vos patients. Ils en ont plus que jamais, besoin. Donnez-leur les soins, mais donnez-leur aussi l’empathie et le soutien psychologique. Je sais que vous évoluez dans l’urgence, mais vous gagnerez à prendre le temps de les écouter et d’apaiser leurs craintes et leurs appréhensions. Je suis persuadée que vous saurez maîtriser ce volet du soin, comme je suis persuadée que vous saurez, en même temps, vous épargner, en gardant une certaine distance émotionnelle avec vos patients, pour ne pas basculer dans leur souffrance, au lieu de la soulager.
Vos malade ont besoin de beaucoup de réconfort et d’accompagnement, pour traverser cette crise et vont vous poser beaucoup de question à propos de cette maladie qui leur fait si peur. Prenez le temps de les écouter, de les réconforter ils n’en seront que plus forts pour combattre la maladie.
Souvenez-vous aussi, que quand vous n’arrivez pas à communiquer avec vos malades quand ils sont très mal en point, il est important, surtout, pour votre propre équilibre, de pouvoir soutenir et être à l’écoute des membres de leurs familles. Ils en ont tellement besoin et çà sera bien gratifiant pour vous.
Je tiens, à la fin, en cette journée mondiale de la santé, à vous saluer et à vous dire que le monde vous regarde et vous admire. Restez debout, gardez la tête haute… Vous êtes notre fierté et notre salut !
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