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Tunisie – Etait-il sain de se mettre les agences de notation sur le dos ?

Tunisie – Etait-il sain de se mettre les agences de notation sur le dos ?

Le président de la République, Kaïs Saïed, était remonté contre tout le monde, ce samedi soir, quand il a reçu le chargé du ministère de l’intérieur. Il a critiqué ses détracteurs à l’intérieur du pays, condamnant leurs recours répétés aux forces étrangères pour tenter de nuire au pays.

Mais il était, aussi remonté contre les agences de notation, dont certains ont tenté de lui rappeler leur pouvoir de faire du tort au pays, en rétrogradant les notes souveraines du pays. Il état tellement remonté qu’il les a vertement critiquées, ne leur reconnaissant pas le droit de noter la Tunisie souveraine, à la façon d’un maitre qui note son élève !

Or, le problème, c’est qu’en discutant avec son ministre de l’intérieur, et en faisant diffuser l’entretien, Kaïs Saïed doit, certainement, savoir que son discours allait parvenir aux quatre coins du monde, en deux secondes. D’ailleurs, c’est, principalement, dans ce but qu’il filme et diffuse ses entretiens.

Mais, était-ce sain et convenable de se mettre ces agences de notation sur le dos ? On imagine, bien que non !

Car la Tunisie est tributaire, pour sa subsistance, des crédits consentis par les places financières internationales. Et, tous ces crédits sont, justement, tributaires de la note du pays. Avec une note détériorée, la Tunisie ne pourra, en aucun cas, espérer avoir des crédits pour financer son budget. Et si, malgré des notes passables, la Tunisie a pu, sur ces dernières années, obtenir des crédits, c’était, uniquement, à cause de l’état de grâce suscité par l’enclenchement du processus de transition démocratique. Les puissances financières voulant, à tout prix, soutenir cet effort.

Or, maintenant, avec un processus démocratique qu’on dit stoppé net, et surtout, quand celui qu’on accuse d’avoir enrayé ce processus, se permet de critiquer les agences de notation, il va devenir, quasiment, impossible de dégager des fonds pour maintenir le pays à flot.

Et si jamais on pense pouvoir se passer de ces notes et des places financières internationales, sous prétexte qu’on va pouvoir obtenir des aides de quelques pays frères, il faut qu’on sache que, même, ces frères, ne sauraient déloquer leurs fonds, sans l’aval de leurs donneurs d’ordres qui, eux, ne se basent que sur les notes souveraines des pays à aider !

Donc, de défier les agences de notation, ce n’était, probablement, pas la meilleure idée qu’on pouvait avoir, en ce moment précis !

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