Politique

Tunisie-Faouzi Ben Abderrahman : « Le pays vit sans exagération «un hold-up gigantesque »

Tunisie-Faouzi Ben Abderrahman : « Le pays vit sans exagération «un hold-up gigantesque »

L’ancien ministre de la Formation Professionnelle et de de l’Emploi, M. Faouzi Ben Abderrahman a commenté dans un post publié sur sa page ce samedi la situation politique en Tunisie.

« Le pays vit sans exagération ce que nous pouvons appeler : Un hold-up gigantesque, un hold-up présidentiel de la taille d’un pays. Hold-up de l’état, de la République et du pays », a-t-il insisté.

M. Faouzi a précisé les étapes de ce « hold-up présidentiel » comme suit :

– Destruction de tous les corps intermédiaires : partis, organisations nationales, institutions de la société civile

– Accaparation de tous les pouvoirs du pays : du pouvoir exécutif et de ses instances au pouvoir législatif et ses prérogatives au pouvoir judiciaire et ses structures

– Élimination de tout ce qui peut être ou devenir un contre-pouvoir

– Marginalisation des élites traditionnelles et leur remplacement par des nouvelles têtes alliées et nominations alliées a tous les niveaux de l’administration centrale et locale

– Création d’un tissu économique alternatif, octroi des terres agricoles et mise sous tutelle des gouverneurs

– Structures hors pouvoir judiciaire et avec un décret présidentiel hors législation pour poursuivre des “corrompus” et des “malfrats” les délestant d’une partie de leurs biens au profit du développement régional et des entreprises communautaires ci-haut décrites.

L’homme politique a indiqué que « ce qui se passe n’a aucune légitimité institutionnelle ni populaire. Le président ne compte pas s’arrêter là, il organise une consultation électronique qu’il pense utiliser comme référendum pour son projet anti démocratie représentative ».

Affirmant que le président Kais Saied « est fidèle à l’idée qu’on se fait des autocrates et usurpateurs attitrés n’est pas sensible aux objections, ni aux critiques ni aux défaillances de son propre camp. »

« Sans aucune communication respectant l’intelligence de l’opinion publique, il ne trouve écho que chez ceux qui veulent détruire le système existant sans se soucier de la construction future ou chez ceux qui n’ont strictement rien à perdre ou bien entendu chez ceux qui veulent par idéologie moribonde veulent revenir à un système étatique, despotique sans islamistes surtout. », a-t-il poursuivi.

Soulignant que ce hold-up présidentiel a été mené sous le slogan de “la lutte contre les ennemis de la nation et des corrompus”.

« En fait, il n’est qu’une énième tentative d’accaparer un pouvoir tombé dans les caniveaux par la bêtise, la médiocrité et l’usurpation de ceux qui l’ont précédé. Ni le gouvernement ni le président ne se croient redevables au peuple dont ils revendiquent la volonté », a-t-il ajouté.

Compte tenu de cette situation, M. Faouzi a indiqué que « tout ceci ne peut amener à nulle part sauf à des lendemains de crises multiples, à plus de pauvreté et de précarité, à plus d’injustices et à moins de cohésion sociale et d’unité et à un réveil douloureux ».

Il a également souligné l’immobilisme de l’opposition face à ce hold-up.

Estimant qu’elle est incapable de « se voir en face », « divisée », majoritairement « inconsciente », d’autant plus que ses membres sont « malades de leurs misérables egos » et «  des élites démissionnaires se croyant à l’abri de leurs privilèges ».

« Voilà encore une fois, un nouveau prophète dans un pays plus petit que ses ambitions planétaires. On se croyait immunisés contre la stupidité, mais comment l’être quand on n’a fait que saper tous les fondements d’une vraie modernité basée sur le savoir, la connaissance depuis un peu trop longtemps ? », a-t-il martelé.

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