Le président de la République, Kaïs Saïed, était satisfait, hier, d’annoncer qu’il a obtenu de Macron, la conversion d’une partie des dettes de la Tunisie envers la France, en financement de projets de développement régional, notamment en matière de promotion de l’infrastructure hospitalière.
Kaïs Saïed était à l’occasion, fier de son exploit et d’annoncer qu’il a pu susciter l’intérêt de Macron pour le projet de la ville médicale de Kairouan qui lui est si cher, ainsi que pour la construction de deux hôpitaux à Kasserine et Gafsa.
Cependant sa déclaration pose problème de taille, ce qui concerne l’hôpital de Gafsa puisque Saïed a assuré que Macron a donné son accord pour convertir une partie de la dette tunisienne en fonds pour financer le projet de construction de cet établissement. Son annonce signifie deux choses:
Soit que l’Etat français est en train de mentir et de se payer la tête des dirigeants tunisiens, ce qui semble, vraiment, très peu probable. Soit alors que le président Kaïs Saïed a été très mal briefé et mal conseillé par son équipe, histoire de donner un autre sens à sa visite à Paris. Car les archives ne pardonnent pas !
Les archives sont formelles quant à la conclusion d’un accord entre l’Etat français et le gouvernement tunisien, en janvier 2016, signé, pour la Tunisie, par le chef du gouvernement de l’époque, Habib Essid, en présence, entre autres, du ministre de la Santé d’alors, Saïd Aïdi. Cet accord prévoyait, justement, la reconversion d’une partie de la dette tunisienne, d’une valeur de 60 millions d’Euros, en fonds d’investissement pour le développement régional et plus précisément, pour la construction d’un hôpital à Gafsa, d’une capacité de 400 lits, dont les travaux devaient, selon les termes du contrat d’étude effectué à l’époque, démarrer avant la fin de 2016.
Alors est-ce que Kaïs Saïed parlait de ce même projet entamé en 2016 ou s’agit-il d’un autre hôpital qui viendra s’ajouter au premier qui, soit dit au passage, n’a pas encore vu le jour ?
Çà serait bien si les responsables de l’époque à l’instar de Habib Essid ou Saïd Aïdi, éclairaient les tunisiens sur ce sujet, histoire de tirer le vrai du faux !
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