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Tunisie : “France 24” devient un canal officiel et on y balance du lourd!

Tunisie : “France 24” devient un canal officiel et on y balance du lourd!

Le coordinateur de la Commission consultative pour la nouvelle République, Sadok Belaïd, sur France 24, et maintenant le ministre de l’Emploi et porte-parole du gouvernement, Nasreddine Nsibi, sur la même chaîne. Le moins qu’on puisse dire est que la chaîne publique française, qui parle au monde entier, est très courue en Tunisie aussi, surtout le camp présidentiel…

Sadok Belaïd l’a choisie pour faire une annonce aussi importante que la disparition de la référence à l’islam dans le fameux Article 1er de la nouvelle Constitution (même s’il n’est pas dit que le chef de l’Etat l’agréera surtout après ce qu’a lâché le mouvement Echaab) ; Nasreddine Nsibi a opté aussi pour France 24 hier dimanche 12 juin pour tendre publiquement la main à l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), à 4 jours d’une grève générale qui risquer de tourmenter davantage l’économie tunisienne.

Le porte-parole du gouvernement a souligné que la centrale syndicale occupe une place phare en Tunisie et que l’équipe de Najla Bouden est disposée à entamer un dialogue. Il a ajouté qu’il est grand temps de se mettre d’accord sur les solutions et de solder les litiges. Le gouvernement est même prêt à mettre toutes les réformes sur la table et en discuter point par point avec Noureddine Taboubi et compagnie.

Le ministre est d’avis que la grève de ce 16 juin peut encore être évitée étant donné que le gouvernement et l’UGTT font tout pour que le pouvoir d’achat des citoyens tunisiens ne soit pas altéré…

Tout ça sur France 24… Il faut juste souhaiter que ces propositions ont d’abord été transmises à qui de droit – UGTT – avant d’être exposées sur une chaîne internationale. Autrement ce serait une faute de communication majeure, une de plus. A moins que l’exécutif ait déjà décidé de passer en force, quoi qu’il en soit et de tenter le coup de poker de la popularité du chef de l’Etat, en pariant sur l’échec de la grève générale. Dans ce cas cette sortie sur une chaîne étrangère serait juste une manière de donner de petits gages de dialogue inclusif aux amis de la Tunisie, mais ils ne sont pas dupes…

Par ailleurs il nous semble, vu d’ici, que l’UGTT aurait pris davantage au sérieux une parole publique du président de la République ou à la limite celle de la cheffe du gouvernement, et encore plus une invitation formelle à discuter que Taboubi attend depuis belle lurette mais qui n’est jamais venue. Ce qui explique en grande partie l’énervement et le radicalisme de l’UGTT sur tous les sujets clés

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