Société

Tunisie – Gestion de la crise du covid : Fallait-il donner pleine latitude aux gouverneurs ?

Tunisie – Gestion de la crise du covid : Fallait-il donner pleine latitude aux gouverneurs ?

La crise est planétaire, la pandémie est mondiale, le plan de riposte et la stratégie de lutte est nationale… On voit, vraiment, mal comment la gestion de la crise dans les régions pourrait être décidée à une échelle régionale.

De laisser aux gouverneurs la pleine latitude de prendre les décisions pour tenter de circonscrire l’épidémie, commence à donner ses résultats. Mais malheureusement pas ceux qu’on escomptait.

En effet, cette gestion au niveau régional a fait que les mesures et les décisions ont été disparates, et pas forcément celles qui étaient, vraiment indiquées,  et qu’il fallait prendre.

Il faut reconnaitre, d’un autre côté, que les gouverneurs, tous indépendants qu’ils sont, et tous désintéressés qu’ils sont par d’éventuelles campagnes politiques, n’en demeurent pas moins soumis au bon vouloir des partis, et des lobbys, dans une tentative de leur part de se maintenir en poste, notamment, en ce moment, où on prépare, dans tous les couloirs des partis, l’imminent mouvement annuel des gouverneurs et des délégués.

Les exemples de cette disparité des décisions, et des situations épidémiologiques qui en résultent, ne manquent pas, dans le bon comme dans le mauvais sens.

Ainsi on s’aperçoit que les gouverneurs qui n’ont pas froid aux yeux et qui ne reculent pas devant le devoir, quelles que peuvent en être les conséquences, ne sont pas trop nombreux. Ou, plutôt, il n’y a pas deux. Puisque le seul à avoir pris son rôle au sérieux est, jusqu’à présent, le gouverneur de Béja qui n’a pas hésité à utiliser la force et l’armée, pour faire respecter les protocoles sanitaires, tenu qu’il se sentait de préserver la vie de ses administrés.

Dans d’autres régions qu’on aura la délicatesse de ne pas nommer, mais qui se reconnaitront, n’ont, même, pas osé, prendre des demi mesures. On a des régions côtières dont les gouverneurs n’ont pas voulu gâcher les weekends des commerçants et n’ont pas décidé un confinement général qui était, pourtant, plus que nécessaire. Le gouverneur de l’une de ces régions n’a pas hésité à annoncé qu’il n’a pas pris la décision de décréter le confinement général, qui était exigé par le comité scientifique, juste à cause du refus de cette décision par les bureaux régionaux de l’UTICA et de la fédération des hôteliers.

S’il est vrai que les autorités régionales avaient un rôle à jouer dans la gestion de cette crise nationale, ce rôle n’était, certainement, pas celui de dessiner la stratégie qui se devait d’être nationale. Ce rôle devant relever, exclusivement, de la présidence du gouvernement et, accessoirement, su ministère de la santé. Le rôle des régions devait se limiter à l’application des décisions prises à une échelle nationale, et ne pas se laisser influencer par les lobbys et par les hommes d’affaires de la région. Car l’enjeu est énorme, puisqu’il s’agit de la vie de dizaines ou de centaines de milliers de personnes. Et, dans ces conditions, on ne peut pas laisser l’application d’un plan national au bon vouloir des gouverneurs qui se trouvent sous une énorme pression dans la prise de leurs décisions !

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