Tunisie – Ghannouchi aura-t-il fini par faire imploser Ennahdha ?

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Pour une fois, Rached Ghannouchi, sous on ne sait quelle pression, a mal calculé son coup, mais il a, surtout sous estimé la détermination de ses adversaires. Il a tenté un énième passage en force, espérant se débarrasser de la menace rampante de la présence au pouvoir de partis et de personnalités qui ne lui vouent pas, forcément, que du respect.

Il croyait pouvoir passer sans encombre, sauf qu’il a eu la désagréable surprise de constater qu’il n’a pas été suffisamment convaincant, non seulement, vis-à-vis de ses adversaires, mais aussi au sein même de sa formation politique. Ses détracteurs sont devenus de plus en plus nombreux, au sein même de sa confrérie. Ils lui reprochent, surtout, sa façon totalitariste de gérer les affaires du parti et de bafouer ses règles, de façon continue, avec un objectif non avoué de maintenir son emprise sur la direction et l’espoir secret de pouvoir le léguer à ses héritiers.

Résultat des courses, après sa dernière tentative de passage en force face au chef du gouvernement et du président de la République, Ghannouchi s’est trouvé acculé et a buté contre une force de caractère qu’il n’avait pas imaginée chez ses adversaires, guère impressionnés par ses manœuvres.

Du coup, avec la motion de censure qui est en train de circuler contre lui, Ghannouchi joue gros et risque, cette fois-ci, d’isoler son parti et de l’éjecter du cercle du pouvoir, au grand dam de ses partisans, qui ne comprennent pas le pourquoi d’une telle prise de risque et d’une telle précipitation, alors qu’il était entendu qu’ils allaient attendre les résultats des enquêtes à propos de l’affaire du conflit d’intérêt du chef du gouvernement, avant de décider de la suite à donner.

Maintenant une certaine partie d’Ennahdha désapprouve les dernières manœuvres du cheikh qui vont conduire, selon eux, à isoler le parti, qui va, pour la première fois depuis 2011, se retrouver dans les rangs de l’opposition, avec le dur souvenir de 2013, toujours aussi douloureux.

Avec cet état d’esprit qui prévaut chez un grand nombre des partisans d’Ennahdha, il n’est pas exclu que le Cheikh, va provoquer, sans le vouloir, une scission au sein de son parti, avec l’émergence d’un large frange de membres et de dirigeants qui désapprouvent ses agissements et qui ont de plus en plus pris l’habitude de le proclamer haut et fort.

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Publié par
Ramsis