Il semble que le Cheikh Rached Ghannouchi n’en peut plus des frasques d’Abir Moussi, sous le dôme du Bardo. Il faut dire qu’elle ne l’a pas volé, puisqu’elle en est arrivée à lui rendre la vie impossible, au point qu’il n’ose plus monter sur le perchoir de l’ARP, pourtant si chèrement acquis.
Finalement, le Cheikh semble avoir trouvé la faille, à travers laquelle il va régler ses comptes avec Abir Moussi. Mais, vue les circonstances et le timing avec lequel elles se sont déroulées, on ne pourrait pas croire qu’il s’agit de simples coïncidences. En effet, on a l’impression que le Cheikh a longuement calculé son coup, sous tous les angles avant de passer à la contre-offensive. Ce qui laisserait, dans ce cas penser que ce qui se passe à l’ARP comme querelles et bagarres, est loin d’être fortuit. C’est à croire que certaines parties ont été mandatées pour provoquer les disputes avec Abir Moussi.
En effet, la présidente du PDL a eu affaire à des députés de blocs parlementaires différents, histoire de pouvoir dire que ce n’est pas Ennahdha qui est derrière tout çà. Ensuite et comme par hasard, la députées nahdhouie, Yamina Zoghlami a déclaré, ce matin, sur le plateau d’une TV privée, propriété d’un allié, qu’elle a décidé, de même que tous ces collègues du bloc Ennahdha, d’ignorer Abir Moussi et ses remarques désobligeantes et de ne plus lui répondre, histoire de montrer qu’ils sont en dehors du coup.
Par ailleurs, pour compléter la mise en scène, le Cheikh a reçu, hier, Mohamed Ghariani en sa qualité de représentant des Destourien, avec lequel il a abordé le sujet de la réconciliation nationale. Ce qui l’innocente de toute animosité envers les eux, dont Abir Moussi.
Comme clou du spectacle, il a chronométré son entrée aujourd’hui, à l’ARP, pile poil après que les autres députés aient dégagé la présidente du PDL et les membres de son bloc de la salle des plénières. Ce qui fait qu’ils se sont tombés dessus et il se passa ce qui se passa, en fait ce qu’il souhaitait qu’il se passe. Abir Moussi s’est littéralement jetée sur lui et lui a dit ses quatre vérités en face.
Tout de suite après, il monte sur ses grands chevaux en assurant qu’Abir Moussi semait la pagaille à l’ARP et empêchait le déroulement normal du travail de l’Assemblée, allant jusqu’à qualifier ce comportement d’atteinte à la sûreté de l’Etat.
Quelques minutes plus tard, il reçoit, comme par hasard dans son bureau, les députées femmes venues se plaindre auprès de lui du comportement de leur consœur. Donc, aux yeux de tout le monde, il n’y est pour rien s’il va devoir enclencher des mesures à l’encontre de la présidente du PDL, puisque c’est une exigence des autres députées qui n’en peuvent plus de « son agressivité ».
Bien joué… Machiavélique, mais bien joué !
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