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Tunisie : Hasna Ben Slimane persiste et signe l’acte de naissance de la république des bras-cassés

Tunisie : Hasna Ben Slimane persiste et signe l’acte de naissance de la république des bras-cassés

La Tunisie est en ébullition, plusieurs régions sont secouées par de violentes protestations et des sit-in, chacune d’entre elles veut sa part de développement après que le gouvernement ait cédé, d’une manière honteuse, aux bandits d’”El Kamour” créant ainsi un raz-de-marée de protestations et de chaos.

Dans le même esprit des concessions humiliantes, la ministre auprès du chef du gouvernement chargée de la Fonction publique, Hasna Ben Slimane enfonce le clou en annonçant dans un communiqué paru à la fin de la semaine dernière que les textes d’application de la loi 38-2020 permettant le recrutement exceptionnel des” diplômés” ayant au minimum dix ans de chômage à la fonction publique, sont en phase de finalisation, comme promis !

Le communiqué a précisé, également, que les inscriptions des “diplômés” cherchant une planque dans l’administration ne pourront se faire que sur une plateforme informatique dédiée, modernisation de l’administration exige, à partir du mois de janvier prochain. Il y est indiqué que comme promis aux “diplômés chômeurs”, le ministère de la fonction publique œuvre d’arrache-pied depuis septembre dernier pour que les textes d’application de la loi soient approuvés au plus tard fin décembre 2020.

Mme Hasna Ben Slimane semble ignorer le coût du recrutement de ces ” diplômés chômeurs “. Au fait, un simple calcul donne une idée de l’ampleur du désastre que subira les finances publiques si ces recrutements ont lieu.

Si on suppose que dix mille (10000) “diplômés chômeurs” seront recrutés sur une année, et Dieu sait qu’ils sont beaucoup plus nombreux, avec un salaire moyen brut de mille cinq cent dinars, (1500 dinars) par mois, il faut chercher environ 200 millions de dinars dans les caisses déjà vides de l’Etat qui peine, rien que pour l’année en cours, à trouver 11000 millions de dinars pour arrondir la fin de l’année.

D’ailleurs, la gestion catastrophique des finances publiques due principalement aux recrutements fictifs dans le secteur public, des promotions injustifiées et des malversations dans les entreprises publiques ont mené, pour la première fois dans l’histoire des finances publiques, à la présentation d’un projet clownesque de loi de finances 2021 qui sera approuvé au Bardo malgré les anomalies et vices de fond et de forme qu’il comporte.

Mme Hasna Ben Slimane n’est à sa première « prouesse », en effet elle a affirmé fin septembre dernier et en flagrante contradiction par rapport à son inquiétude du triste sort des finances publiques, qu’un décret est sur le point d’être finalisé pour revoir à la hausse les rémunérations des directeurs généraux, des présidents directeurs généraux, des hauts fonctionnaires de l’administration et des entreprises publiques à des niveaux inédits, multipliant ainsi plusieurs fois leurs salaires actuels. Un triste projet de décret commencé par M. Abbou.

Mme. Hasna Ben Slimane, semble ignorer probablement outre la situation lamentable des finances du pays et des risques qui le guettent, les recommandations de presque tous les rapports des bailleurs de fonds et des instances nationales de contrôle administratif et financier qui insistent sur l’existence d’une pléthore de fonctionnaires y compris les cadres et très “hauts cadres” dans l’administration et les entreprises publiques.

L’adhésion de Hasna Ben Slimane à cette approche populiste commencée déjà par ses prédécesseurs ainsi que son chef Hichem Mechichi, ne peut qu’aggraver la situation de la Fonction publique et lui causer des dommages irréversibles.

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