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Tunisie – Il est inconcevable qu’en temps d’alerte sanitaire des gens meurent chez eux

Tunisie – Il est inconcevable qu’en temps d’alerte sanitaire des gens meurent chez eux

Le ministre de la Santé, Abdellatif Makki l’a confirmé, ce mardi. Tous ceux qui sont décédés du coronavirus avaient des pathologies associées ou étaient des personnes âgées. Il a aussi déclaré que sur les dix décès dus au coronavirus dans le pays, trois se sont passés en dehors des hôpitaux dont deux à domicile. Or, il semble que des gens soient morts chez eux, ou dans la rue, après avoir consulté à l’hôpital et étaient en attente des résultats des prélèvements virologiques.

Cette déclaration du ministre de la Santé devrait attirer l’attention, en premier, car le fait que des gens soient morts chez eux, et qui présentaient de surcroît des facteurs indiscutables de risque et de gravité, comme l’âge ou des maladies chroniques, devrait lui faire comprendre que la stratégie suivie dans la prise en charge des malades ou des sujets suspects, dans cette épidémie, est à revoir. Ce qui aurait été, tout à fait, normal. Il n’y a aucun mal à se remettre en question et à revoir ou réévaluer sa stratégie. Car la tactique doit être réactive et répondre aux évolutions de la situation épidémique.

En effet, vu les décès que vient de citer le ministre de la Santé, ne serait-il pas opportun de revoir le choix fait au départ qui était, probablement, judicieux, de demander aux patients de rester chez eux et de ne pas aller à l’hôpital ? Ne serait-il pas opportun, aussi, de dire aux jeunes volontaires qui répondent aux appels des citoyens sur le N° 190, qu’il n’y a plus aucun intérêt à demander aux gens s’ils avaient été à l’étranger, ou fréquenté des gens de retour de l’étranger. Vu que le nombre de cas locaux et de contamination horizontale, sont devenus aussi, si ce n’est plus, nombreux que ceux importés.

Le ministre devrait aussi se poser la question si ces victimes décédées chez elles, n’auraient pas pu être sauvées si elles avaient été détectées et prises en charge plus précocement ?

Toujours est-il, qu’il serait peut-être temps de revoir la manœuvre dans laquelle se cantonnent les experts techniques et envisager, éventuellement, d’établir une liste des pathologies et des facteurs de risques aggravant le covid-19, et en informer les médecins sur le terrain, pour les inviter à faire admettre, ne serait-ce qu’en observation, les personnes suspectées de porter le virus, quand elles présentent, par ailleurs, des facteurs de risque, comme l’âge avancé et certaines maladies chroniques. De façon à ce que ces patients soient « à portée de main » si jamais leur test se révèle positif. On pourrait ainsi démarrer le traitement médical adéquat.

En attendant, qui endossera la responsabilité de ces personnes décédées pour ne pas avoir été prises en charge à temps ?

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