La classe politique en Tunisie semble condamnée à demeurer dans son fossé de médiocrité et d’égocentricité. Changement ou pas, Troïka, ou pas, gauche ou droite… Depuis dix ans qu’ils se bagarrent à propos de tout. Tout, sauf les intérêts du peuple qui a commis la bêtise de les amener là où ils sont.
La liesse générale du 25 juillet passée, les tunisiens se sont mis à espérer. Espérer des changements, et espérer se débarrasser d’une classe politique toute rompue à des bagarres de bas étage qui a négligé le citoyen et ses soucis. Mais l’attente se fait, désormais longue, et les tunisiens attendent, encore et toujours. Mais rien ne pointe à l’horizon. Un mois et demi plus tard, ils sont, toujours à attendre des mesures qui vont modifier leur vie et améliorer leur quotidien. Mais, hélas, ils n’assistent qu’aux éternelles querelles entres les politiques, qui se bagarrent à propos de système politique, à propos de loi électorale, à propos de constitution… A propos de tous, mais nullement à propos des tunisiens et de comment ils vont pouvoir les sortir de leur crise.
Mais, attention, il faudra faire attention… Car ils doivent savoir qu’ils ont usé la patience du tunisien qui ne saurait trop attendre qu’on veille bien s’occuper de lui. Il faudra faire attention car, pendant qu’ils se bagarrent pour le pouvoir, ou pour des principes idéologiques qui n’intéressent en rien le citoyen, ce dernier sombre chaque jour, un peu plus, dans la misère. Les prix flambent, les denrées viennent à manquer, les médicaments manquent, la santé s’étiole, et, cerise sur le gâteau, il paraîtrait que leurs salaires, aussi misérables qu’ils soient, ne sont plus garantis, et ils appréhendent de se trouver sans le sou. Pourtant, ils en ont des dépenses qui les attendent, en ce début d’année scolaire !
Alors, oui ! Il faudra, vraiment, faire attention, et être vigilent… Il faudra apprendre à être un peu plus, à l’écoute de la rue… Il faudra se presser de mettre en place un gouvernement qui s’occupera des soucis des citoyens, ou, au moins, qu’ils puissent avoir l’illusion qu’il y a une administration qui se soucie d’eux.
Attention, car il y a des signes qui ne trompent pas… Un jeune désespéré qui s’auto immole en pleine avenue Bourguiba, çà doit avoir une forte signification ! Un signe fort qui appelle à cesser, un instant ces bagarres, et à se tourner à ce peuple qui souffre. Car, sinon, ils risquent de se bagarrer pour rien, puisqu’il n’y aura plus d’Etat à gouverner !
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