Le mystère de l’incendie qui a été déclenché par un pauvre homme dans le siège d’Ennahdha, n’aura pas fini de susciter tous les questionnements. Les versions diamétralement opposées livrées par la direction du parti et par la famille de l’homme qui s’est auto immolé, par rapport à ses motivations ont fini par envelopper ce fait d’un épais manteau de mystère. La diffusion d’une séquence vidéo, et la réaction disproportionnée d’Ennahdha à cela a ajouté à ce mystère.
Mais ce qui demeure inexpliqué, c’est le haut degré de terreur qui a qualifié l’opération d’évacuation du bâtiment, bien que le sinistre, en fin de compte n’était pas aussi grave que çà et qu’il était assez limité dans l’espace. Et, surtout, il n’explique pas pourquoi les gens présents sur place aient été terrorisés, au point d’essayer de se sauver par tous les moyens, n’hésitant pas à se jeter dans le vide, depuis les fenêtres des étages.
Et çà concerne, surtout, les deux principaux dirigeants du parti qui étaient présents au moment des faits, en l’occurrence Abdelkarim Harouni et Ali Laârayedh. On ne s’explique, en effet, pas pourquoi ces deux hommes ont été si terrorisés, pour que le premier prenne le risque de traverser, carrément, le feu, ce qui lui a occasionné des brûlures au visage et aux mains, et peut-être, plus encore, puisqu’on le dit dans un état critique, et pour que le second prenne le risque de sauter d’une fenêtre du deuxième étage du bâtiment, pour se retrouver avec plusieurs fractures, alors que le feu n’était pas aussi grave que çà, et que les secours commençaient à s’organiser ?
Il faut croire que les dirigeants d’Ennahdha vivent avec la peur au ventre, pour réagir de la sorte. Et à entendre certains témoignages des membres du parti présents sur place, ils n’ont pas hésité à parler de bruit de « bombardement ». Un si grand mot qui en dit long sur l’état d’esprit qui règne au temple de Montplaisir. Car ils n’ont pas dit explosion, quoique ce terme aussi, ne corresponde pas au bruit des flammes, mais ils ont prononcé le mot d’explosion, comme pour dénoncer une attaque extérieure !
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