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Tunisie – inédit : le budget 2021 approuvé avec un déficit de 36% de son enveloppe globale…

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Le budget 2021 a été approuvé hier jeudi 10 décembre 2020 au Bardo dans un climat de violence verbale et de tension sans précédents et ce, particulièrement par crainte de l’activation du Président de la république de l’article 66 de la Constitution lui permettant de gérer les dépenses publiques, par tranches trimestrielles renouvelables par décret, ce qui pourrait tirer le tapis sous les pieds des partis au pouvoir.

Selon la version définitive et publiée de la loi des finances de l’année prochaine, les dépenses de l’État s’élèveront à 41 milliards de dinars tandis que les revenus ne dépasseront pas 33 milliards de dinars soit un taux de couverture de seulement 80%. Une équation impossible à résoudre pour que le budget 2021 soit effectivement réalisable.

Le budget de l’Etat de 2021 est évalué à 51.8 milliards de dinars (52.6 milliards de dinars, initialement) avec un déficit de 18.7 milliards de dinars qui sera comblé à raison de 13.1 milliards de dinars par des crédits extérieurs et 5.6 milliards par des prêts intérieurs. Ces prévisions d’endettement ont été déterminés comptablement, selon plusieurs spécialistes, juste pour équilibrer quelques rubriques budgétaires sans tenir compte de la réalité du marché de la dette que ce soit à l’international ou en Tunisie.

Les spécialistes n’ont pas cessé d’ailleurs de mettre en cause la « méthodologie » et les hypothèses du budget surtout à cause du déficit qu’ils estiment excessif et non conforme aux normes (14% du PIB).

Les prévisions budgétaires ont été élaborées sur la base d’un prix moyen du Brent à environ 45 dollars le baril, au cours de l’année 2021, un taux de change du dollar à 2.8 dinars et d’une baisse des importations des matières premières à hauteur de 9.9% contre un taux négatif de 19.8% en 2020.

Il a été prévu aussi d’augmenter les recettes propres de l’Etat de 13.9% pour atteindre environ 29.7 milliards de dinars, dont 12 milliards de dinars correspondant à la mobilisation d’impôts directs, tel que l’impôt sur le revenu et 16.9 milliards de dinars d’impôts sur la consommation.

Ceci montre clairement que le gouvernement ignore ou plutôt fait semblant d’ignorer le fait qu’augmenter la pression fiscale déjà très élevée (25.3% hors taxes locales) dans un pays en pleine récession, ne peut que faire chuter tissu entrepreneurial ou ce qu’il en reste.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek