Le ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar, a livré ce mardi 21 mai 2025 un message sans équivoque lors de la séance parlementaire consacrée à la discussion du projet de loi sur l’organisation des contrats de travail et l’interdiction du recours à la sous-traitance abusive. Pour lui, la stabilité sociale ne saurait être atteinte tant que les contrats précaires dominent les postes à emploi permanent.
« Le temps des calmants sociaux est révolu », a déclaré le ministre, dénonçant une logique de précarité devenue trop fréquente dans le tissu économique tunisien. Il a souligné que la question de la titularisation est devenue une obsession pour de nombreux travailleurs, traduisant un sentiment d’insécurité croissant.
« Dès qu’un salarié entend le mot “CDI”, il se sent enfin reconnu », a-t-il illustré.
Issam Lahmar a défendu une nouvelle approche qu’il qualifie de “matrice de la stabilité”, fondée sur un enchaînement vertueux : la stabilité de l’emploi permet la justice sociale, et la justice sociale conditionne le développement durable.
Il a par ailleurs rappelé que la Tunisie avait déjà payé le prix fort d’une politique de marginalisation des droits des travailleurs, évoquant les répercussions sociales d’une décennie d’instabilité économique et politique.
Le ministre a également pris position contre une logique souvent dénoncée par les syndicats : celle qui consiste à sacrifier les droits des travailleurs en échange de promesses d’investissements ou de stabilité salariale.
« On ne peut pas continuer à subventionner les salaires ou attirer les investisseurs au détriment de nos compétences nationales », a-t-il martelé.
Pour Issam Lahmar, le développement économique de la Tunisie doit se fonder sur une main-d’œuvre valorisée, protégée et durablement intégrée, et non sur des compromis sociaux destructeurs.
Alors que le débat autour des formes d’emploi précaires continue d’agiter le paysage économique tunisien, cette déclaration marque un changement de ton clair au sein du gouvernement, qui semble décidé à en finir avec une politique du provisoire.
Le projet de loi en discussion pourrait ainsi ouvrir la voie à une réforme en profondeur du marché du travail.
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