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Tunisie – Kairouan sans médecins réanimateurs… Qu’en sera-t-il quand il y aura toute une ville sanitaire ?

Tunisie – Kairouan sans médecins réanimateurs… Qu’en sera-t-il quand il y aura toute une ville sanitaire ?

C’est un scandale en plein vingt et unième siècle, qu’une ville aussi importante que Kairouan, avec à son effectifs, deux établissements hospitaliers, qui se trouve privée des services de médecins réanimateurs.

Kairouan est, en effet, sans médecins réanimateurs, depuis quelques jours, depuis que les deux médecins qu’elle compte sont tombés malades, en même temps. Et ce, en pleine période de recrudescence des cas de covid.

Le fait que des médecins tombent malades et se trouvent obligés de s’absenter, n’a rien d’anormal. Par contre, la réaction, ou, plutôt, l’absence de réaction du ministère de tutelle, est tout ce qu’il y a d’anormal. Comment le ministre de la santé peut-il mettre la tête sur l’oreiller et s’endormir en sachant que des milliers de ses concitoyens sont, par sa faute, livrés à une mort probable ? Car la présence de médecins réanimateurs est plus que vitale dans un établissement de soins. Puisque c’est lui qui anesthésie les malades lors des interventions chirurgicales ou autres, et c’est lui qui s’occupe de malades mal en point et qui sont hospitalisés en réanimation, pour n’importe quelle cause. Et il semble que le ministre de la santé trouve normal qu’on n’ait pas le droit de se faire opérer à Kairouan, même en cas d’extrême urgence, et pas le droit de tomber gravement malade au point de se faire hospitaliser en réanimation.

Cette histoire n’étant pas la première du genre à Kairouan, pourrait passer comme tant d’autres, s’il n’y avait pas, ces derniers jours, tout ce brouhaha fait à propos du démarrage imminent des travaux d’édification de toute une ville sanitaire à Kairouan. Car cette histoire d’absence de médecins dans la région ne manquera pas de soulever le problème du refus des médecins de travailler dans certaines zones intérieures. Ce qui laissera planer des doutes sur la possibilité de faire tourner une ville sanitaire, en l’absence de médecins volontaires pour le faire.

Les déserts sanitaires qui qualifient le système de santé tunisien ne sont pas dus au manque d’infrastructure, comme semblent le croire nos honorables responsables, mais, plutôt, au manque de personnel qualifié. Jendouba, par exemple, qui est comptée comme une région défavorisée en matière de couverture sanitaire compte un énorme hôpital qui jouissait il y a quelques années du statut de centre universitaire. De même pour Kairouan, qui dispose de deux unités hospitalières qui étaient, au début, des centres hospitalo-universitaires.

Cette histoire d’absence de médecins réanimateurs, devrait mettre le doigt sur le vrai problème de la santé en Tunisie, pour que nos honorables responsables se mettent à réfléchir sur la façon avec laquelle ils pourraient convaincre les médecins universitaires de travailler dans les zones intérieures du pays.

Mais, il ne faudrait pas oublier que cette histoire d’absence de médecins réanimateurs à Kairouan est une aberration, et qu’il faudrait y remédier au plus tôt, avant qu’on ne déplore des désastres !

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