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Tunisie – Kaïs Saïed essaie de jouer sur tous les fronts pour reprendre les cartes en mains

Tunisie – Kaïs Saïed essaie de jouer sur tous les fronts pour reprendre les cartes en mains

En cette veille de séance de vote de la confiance au gouvernement Hichem Mechichi, Le président de la République, craignant de se retrouver isolé à Carthage et de perdre le contrôle des événements, a essayé par tous les moyens de jouer sur tous les fronts, pour calmer les appréhensions et reprendre l’initiative.

C’est dans ce sens qu’il a reçu, ce lundi matin, le chef du gouvernement qu’il avait désigné et en qui il n’a plus confiance, depuis qu’il a osé le contredire sur certains détails, dans la formation de son équipe. Il a, au cours de cet entretien essayé d’apaiser les appréhensions de Mechichi, en lui assurant qu’il pouvait continuer à travailler sans crainte et lui a laissé comprendre qu’il le soutenait, comme au premier jour. Comme par hasard et comme pour laisser croire à Mechichi que sa « rivale » Nadia Akacha aurait été, en quelque sorte, lâchée, l’affaire de sa convocation devant le tribunal pour répondre du grief de fausses accusations à l’égard d’autrui, a commencé à circuler sur les réseaux sociaux.

Pourtant, peu de temps après le départ de Mechichi, Kais Saied appelle un des ministres du gouvernement actuel, pour l’informer qu’il va le charger de la présidence du gouvernement.

Parallèlement, quelques minutes après, Kais Saied convoque les chefs des partis et des blocs parlementaires, pour leur signifier toujours à demi mot et avec sa maîtrise du verbe, qu’il valait mieux faire tomber le gouvernement  Mechichi, vu qu’il est parti sur de mauvaises bases et qu’il s’est mis sur le dos les partis politiques. Il a fait allusion à la possibilité d’appliquer l’article 100 de la Constitution, lui permettant de désigner un des ministres du gouvernement pour le présider. Il leur a promis, avec sa maîtrise du non dit, qu’il n’allait pas dissoudre l’ARP et que le prochain gouvernement allait se baser sur la représentativité des partis dans l’Assemblée. Comme par hasard, là aussi, les réseaux sociaux commençaient à faire tourner l’information relative au transfert du dossier du conflit d’intérêt d’Elyes Fakhfekh devant la justice.

Pour insister sur son intention de faire échouer le gouvernement Mechichi, Kais Saied a averti les chefs de partis qu’il ne s’agissait pas de venir, par la suite, demander un remaniement du gouvernement, une fois il aura été validé et qu’il refuserait, dans ce cas, de recevoir les éventuels nouveaux membres du gouvernement pour la prestation du sermon.

Néanmoins, il semblerait selon les dernières indiscrétions que les efforts de Kais Saied ont été vains, puisqu’il parait que les partis seraient plus tentés de valider le gouvernement Mechichi, demain à l’ARP et de composer avec lui, plutôt que de faire confiance au président qui leur a bien démontré, auparavant ce qu’il pensait d’eux !

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