Tunisie – Kaïs Saïed finira-t-il par se retrouver isolé à Carthage ?

Partager

Le chaos qui caractérise, depuis quelques jours, la scène politique a de quoi être déprimant et désespérant, quand on se rend compte à quel point certains responsables politiques n’ont aucun scrupule à bafouer toutes les règles de bonne conduite politique et n’hésitent pas à étaler devant tout le monde leurs règlements de compte, sans aucune considération pour le pays au bord de l’implosion ni pour les citoyens qui ne savent plus à quel saint se vouer, voyant leur pays dépérir et leur classe politique descendre encore plus, chaque jour, dans les abysses de la médiocrité.

Or, une telle situation ne saurait durer encore plus et le dénouement sera pour très bientôt. C’est le 1er septembre, au moment du vote de confiance au nouveau gouvernement, qu’on saura qui aura vaincu et qui sortira grand perdant de ce bras de fer inédit.

En effet, tout se joue entre le président de la république et celui de l’ARP et l’enjeu n’est autre que la mainmise sur le pouvoir dans le pays.

Ce duel pourrait s’achever comme le voudrait, à ce qu’il parait, Kaïs Saïed, avec un refus de la confiance à Mechichi par l’ARP, ce qui lui permettrait de reprendre les cartes en mains et d’améliorer son casting pour dénicher l’oiseau rare qui lui mangerait dans la main. Pour convaincre les représentants des partis à l’ARP de le suivre dans son projet, il va lui falloir s’escrimer à fond, pour  leur faire oublier le fait qu’il ne les reconnait pas et qu’il ne veut leur donner aucune espèce de pouvoir dans sa vision du système politique qu’il projette pour le pays. Cela devra passer par une promesse de non dissolution du Parlement, en plus d’autres bonus, comme la révision de la loi électorale et la mise en place de la Cour constitutionnelle.

Par contre, le deuxième scénario possible serait une victoire du Cheikh et de ses alliés, qui vont saisir l’opportunité de revenir au devant de la scène, en tendant une perche salvatrice à Mechichi lors du vote de confiance, à condition qu’il les replace sur la selle du pouvoir. Dans ce cas, il est très peu probable que Mechichi se fasse prier, puisqu’il n’aura plus aucune autre alternative pour sauver sa tête, du moment qu’il est, désormais en conflit avec la présidence de la République.

Selon des indiscrétions des cercles décisionnels, il semblerait que ce dernier scénario soit le plus probable et qu’à priori, les députés d’Ennahdha et de 9alb Tounes vont accorder la confiance à Mechichi.

Dans ce cas, le président de la République, en voulant accaparer le pouvoir à Carthage, risquerait fort de se retrouver isolé, dans son palais et se contenter d’un rôle de figurant. Un scénario qui constituerait, en quelque sorte, un remake du destin de feu BCE, quand il a poussé Youssef Chahed à chercher du soutien ailleurs qu’auprès de lui.

Laissez un commentaire
Publié par
Ramsis