Le tunisien, qui croule sous les dépenses parfois farfelues, l’inflation ou les crédits, est-il devenu si dupe ? La multiplication des tentatives d’escroqueries, parfois si simplistes, nous poussent à le croire. Ce qui est certain, c’est que la culture du gain facile est bien installée parmi un bon nombre de nos concitoyens, des tunisiens crédules. Certes, elle est bien lointaine, l’ère où l’ascenseur social fonctionnait. Surtout, il est révolu le temps où les gens ne croient qu’en la fortune qui est le fruit du travail et du labeur ! La méritocratie a laissé place à la fainéantise.
La dernière ; et certainement pas l’ultime ; des arnaques est celle révélée par la Banque Centrale de Tunisie (BCT). Dans une alerte dominicale bien inspirée, publiée publié le 14 août 2022, la BCT alerte et « dément catégoriquement avoir lancé ou participé à une quelconque distribution de fonds aux citoyens ». Et d’appeler les citoyens à « redoubler de vigilance afin d’éviter tout risque de piratage de leurs données personnelles, notamment bancaires ».
La BCT « met en garde contre les sites et pages sur les réseaux sociaux qui usurpent son identité ou son logo, dans le but de tromper les utilisateurs et de voler leurs données personnelles ». Elle rappelle, dans ce sens, que l’utilisation de sa marque et de son identité visuelle (logo) dans pareilles opérations « illégales » constitue « un délit qui expose son auteur à des poursuites pénales ».
Mais de quoi bon s’agit-il ?
Tunisie Numérique a poussé les investigations : il s’agit, en effet, d’une opération de piratage des données bancaires des citoyens tunisiens. Un site fort heureusement desormais inaccessible; « min7a.site » en l’occurrence ; miroite – logo de la BCT à l’appui – une distribution d’allocation de 575 dinars pour chaque citoyen tunisien qui s’inscrit sur cette plateforme. Malgré plusieurs indices flagrant ( nom de domaine, extension de domaine, absence de lien sur le site officiel de la bct; www.bct.gov.tn; etc.) Il semble que certains ont cru à leur bonne étoile. L’appât du gain facile a fait oublié aux tunisiens la crise des finances publiques par laquelle passe le pays. Ils ont omis le fait que le pays, malgré laide substantielle de la Banque Mondiale tarde encore à finaliser un système d’identifiant unique pour pouvoir procéder à la distribution des aides aux familles nécessiteuses.
Bref, la suite est on ne peut plus vraisemblable : tous ceux qui se sont inscrits et de ce fait donné leur identifiant ou code ou information bancaire sensible sont les proies potentielles des hackers.
Pour l’instant, aucune victime ; plutôt dindon de la farce ; n’est connue ou s’est fait connaître. Espérons que ça sera plus de peur que de mal !
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