Economie

Tunisie : La Deglet Nour en monoculture a fragilisé le potentiel productif agricole

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L’Observatoire tunisien de l’économie vient de publier en début de semaine une étude intitulée « L’exportation des dattes et le coût hydrique des devises : des politiques agricoles qui vouent la région de Kébili à la pénurie ».

L’OTE a souligné que la région du Kébili appelé aussi « oasis du Nefzaoua », représente 60% des surfaces oasiennes. Cependant l’état des ressources hydriques de la région, tranche avec les prouesses agricoles célébrées chaque année, selon l’étude de l’observatoire qui note que le Commissariat Régional de Développement Agricole (CRDA) de Kébili prévient d’ailleurs que la situation actuelle menace le droit d’accès à l’eau des générations futures de la région.

Et si les dattes occupent la deuxième place des produits agricoles tunisiens exportés, elles prennent aussi la deuxième place des produits agricoles du pays impliquant le plus d’exportation en eau bleue virtuelle. Les 300 millions de mètres cubes d’eau par an ainsi exportés, représente presque la moitié du potentiel hydrique de l’ensemble des régions oasiennes, estimé à 651,6 millions par an. Dans ce contexte, ce secteur agricole pose ici la question de son empreinte sur les ressources des régions du Sud.

En outre, l’étude de l’OTE précise que dans la région de Kébili, sur les palmiers produisent environ 136 000 tonnes de Deglet Nour par an, soit 74.73% de la production de Deglet Nour produite en Tunisie en 2016.

L’orientation vers la Deglet Nour s’est faite, d’après l’étude, au détriment des 150 autres variétés locales de dattes qui existent en Tunisie. Le gain mais aussi le rendement a certainement motivé le choix des exploitants de cultiver la Deglet Nour. En effet, le rendement moyen de la Deglet Nour est plus élevé, que ce soit dans les oasis traditionnelles ou dans les oasis modernes. Or, la Deglet Nour, est également plus sensible aux aléas climatiques et aussi aux maladies.

La Deglet Nour en monoculture a ainsi fragilisé le potentiel productif, selon les analystes de l’observatoire, alors que les variétés traditionnelles présentaient une bonne adaptation au milieu et une large palette de caractéristiques nutritionnelles et agronomiques.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek