Société

Tunisie – La municipalité du Kram livre les résidants des jardins de Carthage à la jungle

Tunisie – La municipalité du Kram livre les résidants des jardins de Carthage à la jungle

« Les jardins de Carthage ». Un nom qui sonne faussement noble et grandiose. Un quartier où, un certain moment, tous ceux qui ont eu la mauvaise idée d’y résider ont été taxés de RCDistes et en connivence avec Ben Ali et les Trabelsi, pour dire à quel point c’était une zone prisée.

Le quartier a, depuis, connu une double évolution. D’un côté les buildings y ont été érigés par dizaines rivalisant en hauteur et en luxe, attirant de plus en plus de tunisiens. Mais d’un autre côté, ce quartier souffre de plus en plus de l’abandon des autorités locales, et de leur négligence des moindres de leurs obligations à l’égard de leurs contribuables.

On dirait, à la limite, que les autorités locales, et plus précisément, la municipalité du Kram, trouvent un malin plaisir à laisser ces citoyens abandonnés à leur sort, et à la jungle qu’est, entretemps, devenu leur quartier. Les étiquettes accolées aux résidants de ce quartier, depuis une dizaine d’années n’y seraient pas étrangères.

Personne ne parle plus des nuisances telles que les moustiques, les décharges sauvages de déchets de bâtiments et d’ordures de tous genres, des meutes de chiens errants, des bouches d’égouts béantes… Et on en passe.

Toutes ces nuisances sont, en effet, devenues bénignes comparées à ce qui se passe depuis quelques temps. La municipalité ayant décidé de faillir à ses obligations de nettoyage et de désherbage, de lutte contre les chiens errants, voire, même, de verbalisation des contrevenants, qui entassent leurs saletés ici et là, le quartier s’est inévitablement, transformé en jungle. Avec ses meutes de chiens qui intimident les plus téméraires, ses rats qui se baladent en toute quiétude, et, fait nouveau, avec ses serpents et autres reptiles dangereux.

La nouveauté, en effet, aux jardins de Carthage, c’est la pullulation des serpents, qui font parfois, 2 mètres de long, et qui nécessitent la collaboration de quatre à cinq bonhommes pour les neutraliser. Ces reptiles ont élu domicile dans ce quartier, à la faveur de la négligence des autorités, nîdant dans les champs vagues et sous les tas de gravats ou d’ordures, chassant de jour comme de nuit, se payant des incursions de plus en plus fréquentes et inquiétantes dans les habitations des riverains, les poussant à vivre reclus chez eux, les privant, même de leurs jardins.

Qu’attend la municipalité pour entamer une large campagne de nettoyage et de propreté dans ce quartier, qui devient une zone à très haut risque sanitaire, en rapport avec la présence de tous ces nuisibles et avec l’arrivée de la période de fortes chaleurs ? Devrait-on attendre de compter les premières victimes, pour que ces honorables élus de la région se manifestent ?

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut