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Tunisie – La phrase de trop de Jemli qui a fâché Rached Ghannouchi

Tunisie – La phrase de trop de Jemli qui a fâché Rached Ghannouchi

Les relations entre le Cheikh Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha et Habib Jemli pourtant, le poulain, qu’il a chargé de former le prochain gouvernement, ne sont plus au beau fixe. Bien au contraire, elles sont désormais très tendues, voire plus.

En cause de cette rupture : Une phrase de trop que Habib Jemli s’est donnée la liberté de prononcer. En effet, en sortant du palais présidentiel, suite à la dernière réunion entre Kaïs Saïed et les différentes parties concernées par la formation du gouvernement et dans une mise en scène, pourtant ficelée avec le Cheikh, Habib Jemli a annoncé qu’il en avait marre des tensions et des demandes exubérantes des partis politiques et qu’il avait décidé de passer à la formule d’un gouvernement de compétences nationales indépendantes, éloignées de tous les partis politiques.

C’est ce dernier bout de phrase, « éloignées de tous les partis politiques », qui a fâché le Cheikh, car quand il a dicté à Jemli ce qu’il devait dire, il ne lui a jamais demandé de prononcer cette phrase, dans laquelle Jemli n’a vu aucun mal et a pris la liberté de la prononcer, dans un élan, qu’on lui avait accordé de prendre.

Or, la chute de cette phrase a tout gâché. Car elle a jeté la discorde entre les deux hommes. Puisque, d’un côté, Jemli s’est engagé, devant tout le monde, sur la voie du choix de personnes qui n’ont aucun lien avec les partis politiques, le moindre écart allait sérieusement entamer sa crédibilité et sa notoriété aux yeux de tout le monde, alors que le Cheikh lui avait demandé de s’arrêter au mot compétences nationales indépendantes, sans ajouter la formule « éloignées de tous les partis politiques », de façon à ce qu’il puisse, tout de même, placer dans le gouvernement, quelques unes des compétences incomparables d’Ennahdha, à l’instar de Saïda Lounissi à l’Emploi et surtout, Ahmed Gaâloul, à la Jeunesse et aux Sports. Car Gaâloul avait pour contrat de « s’occuper » des prochaines générations tunisiennes. D’ailleurs en prenant part au gouvernement, il allait libérer son siège à l’ARP, qui reviendrait automatiquement à l’inconditionnelle et fidèle Mehrezia Laâbidi.

Malheureusement, tous ces projets du Cheikh sont tombés à l’eau, à cause d’un petit bout de phrase que Jemli s’est donné la liberté de prononcer sans y être autorisé.

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