La présidence de la République, ainsi que celle du gouvernement s’escriment, depuis quelques semaines, à essayer de convaincre les tunisiens que la pénurie de farine et de semoule qui sévit actuellement, dans le pays, est le fait des actes de spéculation et de contrebande.
Mais, si la spéculation et la contrebande sont, en partie, responsables de cette crise, elles sont loin d’en être les principales causes.
La pénurie de l’aliment de base des tunisiens et la panique qui s’en est suivie, serait, essentiellement, due, au fait que l’office des céréales est en faillite, et est dans l’incapacité d’honorer ses commandes auprès des fournisseurs mondiaux. Donc, s’il n’y a pas ou trop peu de farine, de semoules et de pâtes dans les étals, c’est, apparemment, parce qu’il n’y en a pas suffisamment dans les silos de l’Etat, et non pas, seulement, à cause de la spéculation.
Maintenant si on creusait encore plus dans la recherche des vraies raisons de cette crise, on saurait que l’office des céréales est en faillite, et redevable à la Banque Nationale Agricole pour des sommes astronomiques, c’est parce que l’Etat ne lui a pas versé sa contribution au titre de la compensation de ces produits.
Voilà, donc, probablement, la vraie cause de la pénurie de blé et de ses extraits, et on aurait intérêt à faire attention à cette faille et, surtout, éviter que ça ne se répète, dans d’autres secteurs qui dépendent, étroitement, de la caisse de compensation, comme les carburants.
Car il semblerait que la STIR est en train de vivre un début de crise, similaire à celle du blé, et l’Etat a tout intérêt à se ressaisir avant de se trouver devant une autre crise qui risquerait de rendre le pays incontrôlable.
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