L’animosité des islamistes d’Ennahdha à l’égard des deux partis qui sont ses principaux alliés au pouvoir, le Courant Démocratique et le mouvement Echaab, est devenue évidente depuis quelques jours, notamment avec la multiplication des clashs entre les responsables de ces partis, de même qu’entre leurs ministres, ainsi que les déclarations plus envenimées les unes que les autres.
Mais ce qui échappe, peut-être, à de nombreux observateurs, c’est la vraie raison de ce revirement des islamistes envers leurs alliés d’hier. Car cette raison n’a, contrairement à ce que pensent certains, rien d’idéologique ni en rapport avec leurs orientations politiques. Il s’agit tout simplement d’intérêts personnels et partisans.
En effet, la hantise d’Ennahdha est que, si ce gouvernement poursuit son travail à ce rythme et notamment sur le volet de la lutte contre la corruption et les malversations, puisque Mohamed Abbou a annoncé la couleur avec le coup de ménage dans la maison des douanes. Il y a, pour eux, péril en la demeure.
Si Ennahdha ne fait rien pour empêcher le gouvernement de poursuivre sur cette ligne, il y a un grand et réel risque, que cette machine de purge arrive aux dossiers qui gênent et qui font mal. A savoir, le financement des partis politiques et des organisations caritatives, ou les dossiers stagnant au niveau de la justice, comme les filières d’envoi des jihadistes ou de la fameuse chambre noire du ministère de l’Intérieur et les assassinats politiques qui y son liés. Ainsi que d’autres dossiers aussi délicats, comme celui de l’affaire du Sheraton.
C’est à cause de ces dossiers et pour empêcher qu’on y touche qu’Ennahdha fera tout ce qui est en son pouvoir pour briser le rythme du gouvernement, quitte à l’éjecter en entier, en lui opposant une motion de censure, à la première occasion.
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