Politique

Tunisie : L’Association Tunisienne des Jeunes Magistrats dénonce les accusations de Kais Saied

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Le Comité exécutif de l’Association Tunisienne des Jeunes Magistrats a dénoncé dans un communiqué rendu public ce lundi 18 avril 2022, la campagne de diabolisation des magistrats orchestrée par le Président de la République Kais Saied.

En marge des récentes déclarations du Président de la République lors de sa rencontre avec la Ministre de la Justice dans laquelle il a accusé la magistrature de manque de professionnalisme et de déviation de la voie de la justice à cause de la non-détention de ses opposants parmi les députés sur fond de coup d’Etat, le comité a indiqué qu’il condamne les méthodes de menaces et d’intimidation adoptées par le pouvoir exécutif contre les magistrats des juridictions dans la capitale.

Précisant que les responsables ciblés sont principalement le procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Tunis et le procureur général près la Cour d’Appel, et ce à travers de fréquents campagnes d’inspection visant à saisir les erreurs et à créer un dossier fabriqué pour justifier leur limogeage de leurs postes et de changer le reste des opposants « incompatibles avec les hauts postes judiciaires. »

L’Association a également affirmé que les juges sous leurs différentes formations (parquet, enquête et conseil) constituent un bouclier de la justice professionnelle indépendante et se tiennent à la même distance de tous les opposants, quelles que soient leurs positions sociales ou leurs orientations intellectuelles et politiques.

Soulignant que la justice tunisienne est un symbole du pouvoir judiciaire indépendant et impartial de l’État, et il ne sera pas un pouvoir judiciaire du président ou subordonné au pouvoir exécutif.

Ajoutant que cela constitue une garantie pour tous les justiciables, et que malgré la levée de la garantie structurelle de l’indépendance de la justice par la dissolution du Conseil Supérieur de la Magistrature, les juges tunisiens continueront d’adhérer à l’indépendance de leurs décisions vis-à-vis de l’autorité politique en place, qui cherche en vain à les soumettre et à les utiliser pour frapper ses opposants politiques.

Rappelant à l’opinion publique nationale et internationale que la décision du 25 juillet 2021, de la dissolution de l’Instance Provisoire de Contrôle de la Constitutionnalité des Lois, a été l’une des décisions les plus importantes ayant provoqué l’usurpation des institutions étatiques et des instances constitutionnelles.

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