Il était prévu, depuis le début que la commission scientifique de lutte contre le covid allait être handicapée du fait de sa mise sous la coupe du ministre de la Santé. La solution trouvée par l’ancien gouvernement, quand il a mis en place un comité indépendant sous la présidence du chef du gouvernement, siégeant à l’Aouina, était la bonne formule.
Avec la formule actuelle, il était très évident que cela ne pouvait pas marcher. Imaginons un peu, les personnes qui gèrent la crise sont les mêmes qui évaluent le travail et les mêmes qui proposent des rectifications, au gouvernement. Sachant que le chef suprême de cette commission siège au sein du gouvernement. Une situation qui n’a rien d’évident, surtout avec une personnalité comme celle de l’actuel ministre de la Santé, on ne risque pas de sortir de l’auberge.
Vu sa position et sa forte personnalité, on se demande comment le ministre de la Santé va pouvoir valider les propositions des membres du comité scientifique et les transmettre à ses supérieurs à La Kasbah. Est-ce qu’il va écouter sa conscience de médecin et faire les propositions qui s’imposent, en son âme et conscience, ou va-t-il essayer de « modérer » les propositions de son équipe, pour ne pas trop indisposer ses patrons ?
D’ailleurs, sa position est déjà claire et elle n’a pas de quoi satisfaire ses collègues et adjoints et est très loin de ce qui pourrait préserver les intérêts et la santé des tunisiens.
Déjà, par deux fois, ce samedi, il a démoli le travail de son comité. Alors que certains de ses membres ont annoncé qu’ils vont demander l’imposition du confinement général et la fermeture des frontières, du moins avec la Libye et la France, le ministre s’est prononcé contre ces propositions, avant même qu’elles ne soient annoncées officiellement, puisqu’il a profité de son passage sur des médias pour dire que le confinement général n’est pas à l’ordre du jour, de même que la fermeture des frontières. Il est allé jusqu’à prétendre que ces mesures ne seront pas proposées par le comité !
On sait donc déjà à quoi s’attendre avec ce ministre à la tête de la commission, puisqu’il a tendance à porter plutôt sa casquette de membre du gouvernement que celle de ministre de la Santé et il pense bien plus aux contraintes économiques du pays, qu’aux impératifs sanitaires !
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