Economie

Tunisie : Le déficit énergétique s’est creusé de 87% au premier trimestre

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Le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie a déclaré récemment que le déficit énergétique du pays s’était creusé au premier trimestre de 87% à 1,930 milliard de dinars (584 millions d’euros), par rapport à la même période l’an dernier.

Le déficit énergétique s’élevait à environ 1,031 milliard de dinars à fin mars 2021.

En raison d’une baisse de 9% de la production de pétrole et de gaz, le déficit énergétique s’est creusé à 1,2 million de tonnes d’équivalent pétrole, contre un million de tonnes d’équivalent pétrole il y a un an.

Le déficit commercial de la Tunisie s’est aggravé au premier trimestre de cette année à 4,3 milliards de dinars.

Aussi, les données officielles ont montré, que le dinar tunisien a chuté à des niveaux records face au dollar, poussé par l’aggravation du déficit commercial, de l’inflation et la crise ukrainienne.

Le dinar s’échangeait à 3,099 contre le dollar, selon les données de la banque centrale.

Le taux d’inflation a augmenté en mars dernier de 7,2 % en glissement annuel, poussé par la hausse des prix de nombreux produits, les prix des produits alimentaires ayant augmenté de 13 %, et les prix des vêtements et des chaussures ont augmenté de plus de 15 %.

Selon des observateurs, la Tunisie cherche à mobiliser des financements étrangers pour équilibrer ses finances publiques. Dans ce contexte, la Banque internationale pour la reconstruction et le développement avait prêté au pays 357 millions d’euros (environ 1166 millions de dinars).

La dette publique de la Tunisie, selon la loi de finances, représente 82,57% du PIB en 2022, et la dette extérieure est d’environ 72,9 milliards de dinars (24,8 milliards de dollars), tandis que la dette intérieure est de 41 milliards de dinars.

Le secteur des hydrocarbures en Tunisie est l’un des secteurs les plus fragilisés par la guerre en Ukraine, a révélé récemment la ministre tunisienne de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, Neila Gongi.

Selon les évaluations de ses services, l’impact direct sur le budget de l’Etat s’élèverait à plus de 4 milliards de dinars tunisiens, soit 1,2 milliard de dollars.

La Tunisie est fortement dépendante des produits pétroliers et importe de la Russie à hauteur de 70% de ses besoins en ammoniaque et en soufre, deux produits essentiels pour produire des engrais et les acides phosphoriques.

La Tunisie a entamé en février des discussions préliminaires avec le Fonds monétaire international (FMI), dont les Etats-Unis sont le principal actionnaire, dans l’espoir d’obtenir plusieurs milliards de dollars pour sauver une économie lourdement endettée et pénalisée par l’inflation et un chômage endémique.

Néanmoins, la Tunisie doit répondre aux inquiétudes concernant son système démocratique avant de pouvoir prétendre à une aide économique internationale dont elle a cruellement besoin, a affirmé jeudi 28 avril dernier le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek
Tags: FMI