Société

Tunisie: Le féminicide en chiffres, d’après Rym Fayala [Déclaration]

Depuis l’année passée, on s’est intéressé surtout aux féminicides parce qu’on a constaté que ce type de violence est en train de prendre de l’ampleur” a annoncé Rym Fayala, la Cheffe du bureau de l’UNFPA au micro de Tunisie Numérique.

Notre intervenant a révélé que, dans le cadre d’un programme appuyé par l’Union européenne qui lutte contre les violences fondées sur le genre, une étude a été menée.

Elle a permis de ressortir quelques faits dont les aspects psychosociaux  du féminicide, le traitement judiciaire et le traitement médiatique.

Fayala a expliqué que le féminicide est un phénomène international lié à la logique de la domination masculine ainsi que la “possession” de la femme par l’homme tout en soulignant que le contexte social demeure un élément très important pour comprendre ce phénomène.

Le traitement médiatique contribue à représenter ces homicides comme des incidents isolés et des faits divers. De l’autre côté, nous avons eu un peu de mal à accéder aux dossiers judiciaires.

En effet, nous avons eu accès à 9 jugements qui montrent que la plupart des féminicides ont été commis par par un membre de la famille.

8 féminicides sur 9 ont été perpétrés par un membre de la famille et dans 5 affaires, l’auteur est le conjoint. Les causes sont généralement liées à la séparation, le divorce, la jalousie et autres…

La plupart des femmes victimes de féminicide sont le plus souvent âgées entre 19 et 30 ans.

La majorité sont mariées avec des enfants.

 46 % des victimes ne travaillent pas ou sont dans les professions vulnérables, comme pour les  femmes de ménage ou des femmes travaillant dans des usines, etc” a fait savoir la dirigeante de l’UNFPA.

Les féminicides sont généralement commis dans les lieux où réside la femme, disons 61% ans des cas selon la même source.

” On a aussi essayé de voir si l’agresseur a des antécédents psychiatriques, judiciaires ou s’il consommait de l’alcool, mais on a trouvé que 3 % uniquement des auteurs de violence consommaient de l’alcool et des drogues. La majorité des auteurs n’ont aucun antécédent, ni judiciaire, ni psychiatrique.

Il faut mentionner que, d’une façon générale, les données ne sont pas facilement accessibles raison pour laquelle il faut qu’il y ait une base de données crédible pour pouvoir prendre les mesures nécessaires.

En outre, il faut qu’il y ait un renforcement de capacités au niveau des unités spéciales. Aussi, penser aux auteurs, leur réinsertion ou leur encadrement.

L‘année 2023 a été malheureusement marquée par un nombre très important de féminicides.

On tire la sonnette d’alarme!“a précisé la Cheffe de bureau de l’UNFPA en Tunisie.

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