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Tunisie – Le ministère de la Santé regrettera sa stratégie de dépistage du coronavirus à minima

Tunisie – Le ministère de la Santé regrettera sa stratégie de dépistage du coronavirus à minima

La stratégie mise en place par le ministère de la Santé tunisien, dans le dépistage biologique des cas de coronavirus est, selon l’avis de nombreux spécialistes en matière d’épidémiologie, insuffisante et n’a aucun fondement. En effet, le fait de se contenter de ne pratiquer que trente à cinquante analyses par jour n’a aucun sens, dans la mesure où ce chiffre ne représente rien par rapport aux cas suspects déclarés au 190 par les citoyens, comme il ne représente rien par rapport à la capacité du laboratoire de référence de virologie de l’hôpital Charles Nicole.

Si le ministère de la Santé veut se limiter à ce nombre des bilans dans le but de freiner les chiffres de cas déclarés, il doit reconnaître qu’il se trompe sur toute la ligne. Car, dans ce genre de situations, la vérité finit toujours par éclater au grand jour, plus vilaine que jamais. Là, la surprise sera de taille, à tous les niveaux. Car la sous déclaration des cas risque de donner un faux sentiment de sécurité, qui n’encouragera pas les citoyens à se conformer aux mesures de restriction disproportionnées par rapport aux chiffres déclarés. Par ailleurs, la sous déclaration va faire que la maladie évoluera en silence et risquera de générer des surprises inattendues. Car il ne faut pas oublier que l’Italie a procédé de la même manière au début de l’épidémie et tout le monde sait, aujourd’hui où çà l’a menée.

Ensuite, le fait de sous déclarer les cas de maladie ne va pas aider à obtenir des aides internationales pour la combattre, puisque ces aides seront dispensées selon les priorités en commençant par les pays  les plus affectés.

Par contre, le fait de pratiquer plus, beaucoup plus, de dépistages par jour, comme l’a fait la Chine, permettra de mesurer la gravité de la situation et d’en avoir une évaluation réelle, permettant les choix des bonnes façons de riposte.

Il ne faut pas oublier que le fait de sous déclarer les cas d’infections ne fait qu’augmenter le taux de mortalité dans le pays. Puisqu’actuellement, avec 54 cas et deux morts, nous sommes à un taux de mortalité de 3.7% ce qui est assez grave, alors que si le ministère avait dépisté trois cent cas, ce qui est très possible actuellement, le taux de mortalité de la maladie chuterait à 0.6%. Là, la difficulté est énorme et a un grand impact sur la perception de la maladie par le citoyen, puisqu’il va l’appréhender  comme étant très rapidement et facilement transmissible, ce qui va le pousser à prendre plus de précautions. Il va se rendre compte qu’elle n’est pas aussi mortelle qu’on le pensait, ce qui éviterait de le laisser en proie à la panique.

De toutes les façons, cette politique de l’autruche ne sera pas bénéfique, surtout qu’il n’y aucune raison de la pratiquer, puisqu’il vaut mieux affronter la réalité en face et aussi, parce que le ministère a les moyens de pratiquer bien plus que la cinquantaine de bilans quotidiens qu’il est en train de faire maintenant, ceci sans compter la contribution du laboratoire de l’institut Pasteur et celle des dizaines de laboratoires privés de biologie qui pourront atteindre des milliers de bilans par jour.

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