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Tunisie : Le ministre de l’Enseignement supérieur veut planquer les docteurs chômeurs dans les entreprises publiques !

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Plusieurs centaines de docteurs et doctorants ont protesté il y a quelques jours devant le ministère de l’Enseignement supérieur et la de la recherche scientifique et quelques dizaines ont observé un sit-in dans les locaux du ministère jusqu’à ce que leurs demandes d’intégration dans les institutions publiques soient satisfaites.

Dans des déclarations aux médias, le ministre de l’Enseignement supérieur a annoncé que la situation économique difficile du pays et les difficultés dont souffre les finances publiques empêchent l’intégration d’un grand nombre de titulaires de doctorat dans l’université publique, 200 seulement seront recrutés pendant l’année universitaires en cours sur un total de 1700 docteurs (5000 selon les manifestants) inscrits sur la plateforme du ministère de l’Enseignement supérieur.

Toujours selon le ministre, compte tenu de la difficulté d’intégrer les docteurs dans le secteur de l’enseignement supérieur public, d’autres mécanismes d’intégration seront mis en place. En effet, un accord a été signé mardi dernier avec l‘Union Tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), pour recruter 1000 docteurs pour enseigner dans les universités privées qui doivent avoir un personnel enseignant permanent.

D’après le ministre Slim Choura, le pays doit adopter une stratégie visant à valoriser le rôle des chercheurs et des docteurs non seulement en les intégrant dans les universités publiques et privées, mais également en les insérant dans des institutions industrielles et économiques comme c’est le cas des pays développés tel que le Japon et les États-Unis d’Amérique par exemple, qui intégrent 95% des docteurs dans les entreprises économiques .

Toutefois, et bien que l’accord signé entre le ministère de l’Enseignement supérieur et l’UTICA semble être une initiative positive en attendant sa concrétisation, chose peu probable dans un contexte de morosité économique générale, le ministre Slim Choura a annoncé que les établissements publics tels la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG), la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (SONEDE) et le Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG) ou toute autre institution nécessitant la présence de chercheurs et de docteurs contribuera à leur emploi, vu que l’inclusion de ces compétences contribuera à créer une valeur ajoutée au tissu économique national.

Certains observateurs croient que le ministre semble ne pas connaitre la situation financière des entreprises publiques surtout de celles qu’il a citées.

Rappelons que le ministère des Finances vient de publier un rapport sur l’évolution des activités des entreprises publiques qui a révélé des données stupéfiantes.

Rien que pour le Groupe chimique, l’activité s’est réduite à 39% de son potentiel productif. A titre indicatif, les salaires à la STEG et au Groupe Chimique Tunisien se sont accrus respectivement de 48 et 43.3% pour la période 2016-2018.

De toute évidence, les entreprises publiques citées par le ministre ne pourront pas supporter des milliers de nouvelles recrues.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek