Tunisie – Le Monde nous regarde. Dommage pour l’image que nous donnons de notre pays !

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S’il y a une chose qui est archi-sûre, c’est que les regards du monde entier sont braqués sur la Tunisie, notamment en ce moment. Des regards, pour la plupart, admirateurs du « miracle » ou de « l’exception » tunisienne.

En effet, nous pouvons nous targuer de vivre, en ce moment, en Tunisie, un instant d’exception. Ce qui se passe dans nos murs est, en effet, une première dans le monde arabe. Un pays où se déroulent des élections présidentielles uniques en leur genre. Dans la mesure où près de cent personnes, de tous horizons, ont présenté leurs candidatures à la magistrature suprême. Ce qui atteste du respect strict de la démocratie et de ses préceptes. Ensuite, seuls 26 candidats ont été retenus, en se basant sur les règles régissant les élections présidentielles et les conditions pour s’y présenter.

Parmi ces 26 candidats, on peut réellement affirmer que nul ne pourrait dire, avec certitude, à cet instant, qui sera le prochain président tunisien. Et c’est là, une autre exception tunisienne.

Par ailleurs, pour la première fois dans le monde arabe, des débats télévisés vont mettre les candidats les uns face aux autres, pour défendre chacun son projet et son programme.

Le tout orchestré par une instance indépendante et ne relevant nullement du gouvernement ou de tout autre pouvoir dans le pays.

Toutefois, puisqu’en Tunisie il faut, toujours un « mais », c’est le niveau du discours politique qui a fait, là aussi, l’exception de cette campagne. Pas dans le bon sens, cette fois-ci. Car le discours des équipes des candidats et même, certains de ces derniers, est d’un niveau on ne peut plus bas et plus vil. On se croirait dans une bagarre de délinquants de bas étages. Une échauffourée où tous les coups sont permis, surtout sous la ceinture, et où toutes les injures et toutes les calomnies sont les bienvenues.

Une grande majorité des candidats ne connaissent même pas les prérogatives du président de la République et leurs limites. Du coup, ils n’ont pratiquement, aucun programme à présenter aux électeurs ni aucun projet qui se démarquede celui des autres. Ce qui a fait que certaines équipes de campagnes, à court d’idées, ont choisi de lâcher leurs « milices électroniques » sur les concurrents, pour les injurier, pour  leur monter des « dossiers », pour les humilier… De ce fait, Facebook qui avait été largement utilisé en 2010 et 2011, pour aider à imposer la démocratie dans le pays est, malheureusement, en passe de se transformer en un outil de destruction et de massacre de cette même démocratie.

Emportés par leur rage de vaincre et leur désir irrépréhensible de pouvoir, les équipes des candidats semblent avoir fait abstraction du fait que les yeux du monde entier soient braqués sur eux…C’est d’autant plus dommage pour l’image de notre pays!

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Saber .