Tunisie : Le pays aux deux Etats dans l’Etat : L’Etat tunisien et l’Etat de Carthage

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A croire qu’en Tunisie, il y a deux Etats dans l’Etat qui se font la guerre. Il y a un Etat tunisien, qu’on croyait bien structuré avec ses trois présidences, chacune sachant ce qu’elle a à faire et respectant les limites de ses prérogatives.

Il s’est avéré qu’il y a aussi l’Etat carthaginois dont le pouvoir siège au palais de Carthage. Un lieu où le président, ennuyé, peut-être de n’avoir rien à faire de son temps, s’est mis dans la tête  de faire cavalier seul. Quitte à interférer dans les affaires de l’Etat et à bouleverser ses plans et ses objectifs.

La dernière manifestation de cette dualité est ce qui s’est passé cette semaine dans le pays. Le président de la République a reçu, en hôte, il y a deux jours, le prince Tamim du Qatar, auprès duquel il a déclaré avoir obtenu le financement nécessaire pour « son » projet de ville sanitaire à Kairouan et son autre projet de marché de gros à Sidi Bouzid.

A peine deux jours plus tard, on ne sait pas si c’est un hasard des calendriers ou si c’est un message à l’adresse de Kaïs Saïed, les saoudiens se sont manifestés, en la personne de leur ambassadeur à Tunis, pour rappeler que le projet de l’hôpital de Kairouan est le leur et qu’ils ont débloqué le financement pour le réaliser.

Aujourd’hui même, l’ambassadeur saoudien a signé, au siège du ministère de la Santé, les contrats avec les bureaux d’études qui vont piloter, non seulement le projet de l’hôpital de Kairouan, mais aussi ceux de Sbiba et d’El Jem, pour un coût global de 400 milliards. Sachant que le démarrage des travaux est prévu pour bientôt, à peine les études d’architecture achevées.

La question qui se pose, dans ces conditions, est de savoir s’il va y avoir deux projets d’hôpitaux à Kairouan ou si l’argent obtenu par Kaïs Saïed servira à autre chose, auquel cas, les tunisiens aimeraient bien savoir à quoi ?

Par ailleurs, ne serait-il pas plus judicieux de coordonner les efforts de tous les intervenants pour plus d’efficience du travail de l’Etat, au lieu d’œuvrer chacun sur un front, en essayant de coiffer l’autre au poteau?

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Saber .