On a pu comprendre, à travers, les échanges qu’a eus Kaïs Saïed avec la délégation de l’UTICA, hier soir, qu’il est sur le point « d’organiser ce qui devait être organisé pour rendre la souveraineté au peuple ».
Donc, si on lie ce discours avec les impératifs du moment, on peut comprendre qu’il a tout préparé, puisque ce qu’il promet est imminent. Ce qui veut dire qu’il a, vraisemblablement, un projet d’une nouvelle constitution prêt, qu’il va devoir proposer au peuple par référendum, de même, qu’il va devoir présenter l’approbation de son nouveau gouvernement, à l’occasion du même référendum. Puisqu’il s’est fait un point d’honneur de respecter la constitution et de rester dans la légalité de la démocratie, et faute de pouvoir plébisciter son gouvernement par un vote de confiance à l’ARP, il va faire en sorte d’obtenir le plébiscite direct des citoyens. D’ailleurs, c’est, grosso modo, ce qu’avaient demandé les sénateurs américains, lors de leur entretien avec le président, hier soir. Puisqu’on se rappelle qu’ils ont fini par mettre un bémol à leur requête, dans la mesure où ils ont abandonné l’idée de presser Saïed pour rétablir l’ARP, et ils ont, tout de même, demandé à ce que le gouvernement soit plébiscité d’une manière ou d’une autre, par exemple par voie de référendum.
Sauf que, si Saïed compte, vraiment, soumettre les membres du gouvernement qu’il va choisir au référendum, on sait que les délais légaux pour tenir une telle opération devra prendre, au moins, deux mois, pour l’appel à référendum, et son organisation. Entretemps, on se demande comme va pouvoir fonctionner l’Etat, sans gouvernement, ou avec un gouvernement tronqué, et comme on va pouvoir faire face, dans ces conditions aux échéances qui attendent la Tunisie, notamment en relation avec ses engagements avec les bailleurs de fonds, ou en ce qui concerne l’élaboration et l’approbation de la prochaine loi de finances ?
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