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Tunisie – Le rapporteur spécial pour l’indépendance de la magistrature à l’ONU se dit inquiet de la situation de la justice en Tunisie.

Tunisie – Le rapporteur spécial pour l’indépendance de la magistrature à l’ONU se dit inquiet de la situation de la justice en Tunisie.

Le bureau exécutif de l’Association de la Magistrature Tunisienne a publié un communiqué pour annoncer qu’il avait demandé au rapporteur spécial pour l’indépendance de la magistrature à l’ONU, Mr. Diego Garcia-Sayan, de dresser un rapport sur la situation de la magistrature en Tunisie. Et ce, à l’issue de la vidéoconférence qu’ont eu les membres du bureau avec Mr Garcia-Sayan, le 7 juillet courant.

Le bureau a assuré que le rapporteur a rendu son rapport, ce jour. Rapport où il se dit très inquiet concernant le droit à un procès équitable et le statut du pouvoir judiciaire en Tunisie, après que le président Kais Saied a dissous le Conseil supérieur de la magistrature en février et limogé sommairement 57 juges le mois dernier.

Il se dit, par ailleurs, «profondément préoccupé par l’impact négatif des récentes actions du président Saied sur l’indépendance judiciaire et le droit à un procès équitable et à l’accès à la justice pour tous en Tunisie ».

Le 13 février 2022, le président Saied a dissous le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), principal garant de l’indépendance judiciaire en Tunisie depuis la révolution de 2011 et la transition démocratique du pays. Le CSM a été remplacé par un Conseil supérieur de la magistrature temporaire nommé par décret présidentiel. Ce décret permet au président d’intervenir dans la nomination, la promotion et la discipline des juges dans le pays.

“Puis le 1er juin, le président Saied a publié un autre décret présidentiel lui permettant de révoquer unilatéralement tout juge sur la base de critères vagues et non définis, sans procédure régulière”, a déclaré l’expert. « Le même jour, il a révoqué 57 juges par ordonnance présidentielle.”

La justice tunisienne a provisoirement suspendu la grève qu’elle menait depuis le 6 juin. Cependant, trois juges sont toujours en grève de la faim depuis le 22 juin, et deux autres l’ont rejointe depuis le 6 juillet.

“Selon les normes internationales, toutes les procédures disciplinaires, de suspension ou de révocation contre les juges doivent être déterminées par un organe judiciaire indépendant », a déclaré García-Sayán. « Je suis extrêmement inquiet pour la santé des juges qui ont pris la décision très personnelle de lancer une grève de la faim pour protester contre ces mesures.”

Le Rapporteur spécial a exhorté les autorités de Tunis à répondre aux préoccupations sous-jacentes de la grève judiciaire et à prendre les mesures nécessaires pour garantir l’indépendance du pouvoir judiciaire et le mandat des juges.

“J’ai demandé une visite en Tunisie depuis avril 2022. Je voudrais réitérer cette demande de visiter le pays avant la fin de mon mandat cette année. Je reste disponible pour un dialogue constructif sur cette question cruciale », a déclaré l’expert.

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