Tunisie : Les écoles de la haine reprennent leur business…

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Récemment, le tribunal de première instance de Sidi Bouzid a annoncé un non-lieu, en faveur du « directeur » de l’école coranique de Regueb, dans l’affaire de traite des êtres humains.

L’affaire remonte au début de l’année 2019, lorsqu’un reportage télévisé a révélé les conditions de santé, d’hygiène et de sécurité dans la sinistre « médersa » coranique de Regueb où 42 enfants (âgés de 10 à 17 ans) avaient subi un lavage de cerveau à la talibane et dont certains ont été victimes d’agressions sexuelles.

Un responsable au ministère de l’Éducation, a déclaré, ce mardi 13 octobre 2020 qu’il y avait une relation directe entre les événements de Soliman de 2006 et l’affaire de l’école coranique de Regueb.

Le phénomène des écoles dites coraniques en Tunisie qui s’est propagé depuis 2011, essentiellement, sous l’impulsion des mouvances religieuses extrémistes et de certains groupuscules fanatiques revêt, outre l’embrigadement des jeunes dans les réseaux terroristes, une dimension importante en relation directe avec le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent.

Le courant d’affaires du secteur « religieux » en Tunisie est très important. Sur le plan formel, l’Etat gère un budget consacré aux affaires religieuses estimé pour l’année 2020 à 149 millions de dinars en accroissement continu d’une année à l’autre. Rien que par rapport à 2016, ce budget a augmenté de 80%.

Côté informel, très peu de données sont disponibles concernant les fonds dont disposent les écoles coraniques et les associations suspectes de manipulation religieuse et de connivence avec les réseaux terroristes.

Des sources bien informées indiquent que les écoles coraniques se comptent par centaines et sont dispersées sur tout le territoire dont des dizaines sont hors la loi. Les plus massives bénéficient de budgets annuels pouvant atteindre 2 millions de dinars. Outre les soupçons de propagation des idéologies takfiristes, ces écoles brassent beaucoup d’argent.

La question de la propagation de l’idéologie takfiriste ne se limite pas aux écoles coraniques privées. Elle a touché aussi les jardins d’enfants. Rien qu’en 2019, près de 100 jardins d’enfants coraniques ont été fermés.

Certains enfants y étudient les tourments de la tombe et le djihad. Ces enfants ont été intimidés par des extrémistes dans le but de les embrigader et leur apprendre la haine contre le reste de la société.

Fin octobre 2019, Lotfi Hachicha, Secrétaire général de la Commission tunisienne des analyses financières, relevant de la Banque centrale de Tunisie, a déclaré que le nombre de dossiers liés au financement du terrorisme et à des suspicions de blanchiment de capitaux étudiés par la commission a atteint près de 600 au cours des années 2017 et 2018.

Plusieurs organismes nationaux de contrôle financier, dans le cadre de leurs missions et enquêtes sur le financement du terrorisme ne cessent de passer au crible les activités d’associations humanitaires « islamistes », ces dernières années.

Rappelons, à cet égard, l’existence de 30.000 associations à contrôler de près dont certaines brandissent un luxe aux allures de multinationales et qui ont notamment intégré à leurs bureaux tunisiens plusieurs membres de nationalité étrangère actifs dans des zones de conflits internationaux.

Parmi ces associations bénéficiant de visas officiels, seule une infime proportion a publié ces états financiers, plusieurs centaines seraient fictives et un très grand nombre est soupçonné de servir certains partis politiques.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek