Le ministère des Finances tunisien a dévoilé, mardi 10 septembre 2024, les grandes lignes du projet de loi de finances et du budget de l’État pour l’année 2025. Ce projet, axé sur des principes de rigueur budgétaire et de développement durable, s’inscrit dans la continuité du plan de développement 2023-2025. Il vise à répondre aux priorités nationales en matière de contrôle des dépenses, d’amélioration des ressources publiques, et de soutien aux secteurs stratégiques.
Maîtrise de la masse salariale et amélioration des ressources publiques
L’un des objectifs centraux du projet de loi de finances 2025 est de maîtriser la masse salariale en la ramenant à un niveau jugé plus acceptable par rapport au produit intérieur brut (PIB). En effet, l’État souhaite éviter une augmentation incontrôlée des dépenses salariales tout en optimisant la gestion des ressources humaines par la rationalisation des recrutements et la réaffectation du personnel selon les priorités sectorielles.
En parallèle, le gouvernement adopte une politique axée sur l’amélioration des ressources publiques. Cela passe par la lutte contre l’évasion fiscale, le renforcement des efforts de collecte des impôts et la numérisation des services douaniers et fiscaux. Cette approche vise à consolider les équilibres budgétaires et à renforcer l’autonomie financière de l’État.
Rationalisation des dépenses et optimisation énergétique
Le projet de budget 2025 met également l’accent sur la rationalisation des dépenses de fonctionnement. Il est prévu de limiter la croissance des dépenses à 4 %, en concentrant cette augmentation sur le remboursement des arriérés et le financement de nouveaux projets d’investissement.
Le gouvernement prévoit d’optimiser l’usage des moyens de transport administratifs et d’améliorer la gestion énergétique à travers la promotion des énergies renouvelables et la réduction de la consommation des carburants, en particulier dans les institutions publiques à forte consommation.
Renforcement du rôle social de l’État
Sur le plan social, le projet de loi de finances prévoit d’augmenter les aides allouées aux familles à revenu modeste. Cela inclut une augmentation des montants des allocations accordées à ces familles ainsi qu’une extension du nombre de bénéficiaires. Le soutien aux secteurs de la santé et de l’éducation sera également renforcé avec des aides scolaires et universitaires accrues.
Par ailleurs, le projet vise à préserver le pouvoir d’achat des citoyens par la gouvernance des dépenses publiques et la rationalisation des subventions, notamment pour les produits de première nécessité. Des mesures sont également prévues pour soutenir la production agricole nationale et renforcer la sécurité alimentaire, en particulier en ce qui concerne le blé dur, afin de tendre vers l’autosuffisance.
Stimulation de l’investissement et réformes fiscales
Afin de soutenir l’économie, le projet de loi prévoit une augmentation des dépenses d’investissement, avec un accent particulier sur les projets d’infrastructures et la relance des projets publics en attente. Le gouvernement compte diversifier les sources de financement pour ces projets tout en renforçant le climat des affaires.
En parallèle, des réformes fiscales seront introduites pour établir un système fiscal plus équitable. L’objectif est de redistribuer de manière plus juste le fardeau fiscal entre les différentes catégories sociales, tout en allégeant la pression sur les classes moyennes et les familles à faible revenu.
La lutte contre la fraude fiscale et l’intégration du secteur informel seront également au cœur des priorités pour augmenter les recettes fiscales de l’État.
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