Economie

Tunisie : Les inondations entrainent une perte annuelle moyenne de 40 millions de dollars

Tunisie : Les inondations entrainent une perte annuelle moyenne de 40 millions de dollars

La Tunisie est extrêmement vulnérable aux catastrophes hydrométéorologiques telles que les inondations, les sécheresses, les chaleurs extrêmes et canicules, et l’élévation du niveau de la mer, indique un rapport, publié hier jeudi 19 mai 2022 par le gouvernement tunisien, la Banque mondiale et le Fonds mondial pour la réduction des risques de catastrophe et le relèvement (GFDRR) et intitulé « Renforcement des Systèmes et Services Hydrométéorologiques et d’alerte Précoce en Tunisie – Une feuille de route ».

La feuille de route précise que les avantages des services météorologiques, hydrologiques et climatiques (hydromet) sont nettement supérieurs aux coûts d’investissement et d’exploitation nécessaires pour les moderniser, les produire et les fournir. Chaque dollar investi dans les services d’hydrométéorologie et d’alerte précoce permettrait de générer 5,5 dollars en avantages socio-économiques. Pour tirer le meilleur parti de ces investissements, les Services Hydrométéorologiques doivent être modernisés pour fournir des services qui emploient tous les moyens possibles pour atteindre les utilisateurs finaux avec des produits pratiques, souligne le rapport.

Le rapport identifie les lacunes à combler et les défis à relever au niveau de la production et de la fourniture d’informations et de services météorologiques, climatiques et hydrologiques et propose une stratégie visant à améliorer la capacité institutionnelle du pays pour lui permettre de sauver des vies, de renforcer les moyens de subsistance et de soutenir le développement social et économique.

Il note que la Tunisie est très vulnérable aux risques naturels et au changement climatique, dont les effets se font sentir dans des secteurs clés de l’économie.

Ainsi, on assure qu’il ressort des conclusions préliminaires d’un profil national de risque de catastrophe réalisé par la Banque mondiale que les inondations entrainent une perte annuelle moyenne (PAM) de 40 millions de dollars (soit 0,1 % du PIB de la Tunisie en 2018), tandis que la perte maximale probable (PMP) due aux tremblements de terre sur une période de retour de 250 ans est estimée à 882 millions de dollars (soit 2,2 % du PIB de la Tunisie en 2018).

Le rapport montre que les pertes subies entre 2011 et 2018 en raison d’inondations, de sécheresses et d’incendies ont été évaluées à 541,3 millions de dollars, et on estime que les inondations et les tremblements de terre sont responsables de 94% des décès liés aux catastrophes naturelles.

Le rapport recommande que les prestataires de services météorologiques et hydrologiques en Tunisie doivent avoir la capacité de répondre aux besoins des utilisateurs et notamment de produire, gérer, traduire et communiquer des données et des informations hydrométriques opportunes, précises et exploitables aux parties prenantes et aux utilisateurs finaux et d’aider ces derniers à accéder, interpréter et utiliser les données et les informations générée.

Selon une note du ministère de l’environnement datant du 12 avril dernier, l’environnement, l’économie et la population de la Tunisie sont fortement exposés et vulnérables aux catastrophes suite à des aléas naturels et/ou anthropiques et les changements climatiques devraient amplifier l’exposition du pays aux risques d’inondations, de sécheresses plus fréquentes et plus sévères, et d’élévations du niveau de la mer et des submersions.

Le ministère, indique que selon la base de données (DESEINVENTAR) sur les pertes liées aux catastrophes qui été mis en place par le ministère de l’environnement en 2014, le pays a été touché par près de 2 500 catastrophes au cours des 30 dernières années (1980-2013), provoquant 1075 décès et des pertes économiques d’un montant de 756 millions d’USD. Les catastrophes ont détruit 17821 habitations et en ont endommagé 24 728.

Toutefois, la Tunisie continue d’avoir de plus en plus de catastrophes localisées et intenses touchant son infrastructure, ses services de base et les moyens de subsistance, notamment des populations les plus vulnérables, à titre d’exemple, les inondations qu’a connu le pays en 2018 ont touché plusieurs gouvernorats du pays dont la plus frappante a été à Nabeul avec des effets (dégâts et pertes) estimés à 170 M$, note le ministère de l’environnement.

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